Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé mardi 17 novembre les Etats à ne pas revenir sur leurs promesses d'accueil de migrants et réfugiés, essentiellement des Syriens qui arrivent en Grèce, après les attentats de Paris.
"Nous sommes préoccupés par les réactions de certains Etats qui veulent mettre fin aux programmes mis en place, revenir sur leurs engagements pris pour gérer la crise des réfugiés, ou proposent d'ériger des barrières ou des clôtures", a déclaré une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'un point de presse.
"Les réfugiés ne devraient pas devenir des boucs émissaires et ils ne doivent pas devenir lesvictimes secondaires de ces tragiques événements", a-t-elle ajouté.
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Un porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Joel Millman, a affirmé que sur les 1,1 millions de migrants et réfugiés arrivés en Europe depuis 2013, seule une poignée ont un "profil" avec un possible lien avec un groupe extrémiste. "Il pourrait y avoir 4 ou 5 personnes, une à Calais, deux en Italie, probablement une maintenant avec Paris", a-t-il dit.
La Hongrie monte au créneau
Cet appel intervient alors que le parlement hongrois a donné mardi son feu vert au Premier ministre populiste Viktor Orban pour intenter une action en justice contre les quotas de répartition de réfugiés entre Etats membres, décidés par l'Union européenne.
Cet automne, l'UE s'est mis d'accord sur un plan de répartition de 160 000 réfugiés. En date du 12 novembre moins de 150 réfugiés ont effectivement été "relocalisés" depuis l'Italie et la Grèce vers d'autres pays européens.
Selon le HCR, 820 318 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée pour rejoindre l'Europe en 2015, et la très grande majorité - près de 674 000 - est passée par la Grèce et les îles de la mer Egée. Enfin, 3 470 sont morts ou portés disparus.
"Hot spots"
Mme Fleming a appelé les Européens à mettre en place de véritables centres d'accueil - appelés "hot spots" - pour les migrants et réfugiés sur la Grèce continentale, et non dans les îles grecques de la mer Egée qui n'ont pas la capacité de les enregistrer correctement. Ces centres permettraient, a-t-elle précisé, de véritablement identifier les personnes et de s'assurer qu'elles ne représentent pas une menace.
"Nous avons besoin de bien plus de solidarité", a demandé de son côté un porte-parole du Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Rupert Colville. "L'EI (groupe Etat islamique, NDLR) est très intelligent" et "ses objectifs clairs sont de diviser les religions et sociétés", a-t-il dit, exhortant les politiciens à "ne pas faire le jeu" des jihadistes.
"La seule façon de vaincre l'EI est que les communautés joignent leurs mains, (et) de reconnaître que le groupe qui a le plus souffert entre les mains de l'EI sont les musulmans", a-t-il relevé.
Quelque 13,5 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire en Syrie. Environ 4,5 millions vivent dans des régions difficiles d'accès, dont 2,2 millions dans les zones sous contrôle de Daech (acronyme de l'EI en arabe, NDLR) et où les travailleurs humanitaires de l'ONU n'ont aucun accès.
Avec AFP