Pas de lien avéré entre l'auteur de l'attentat de Londres et Daesh

Des policiers armés devant des fleurs déposées en hommage des victimes des attentats de Londres. Grande Bretagne, 24 mars 2017.

La police britannique n'a trouvé aucun lien entre l'auteur de l'attentat qui a fait quatre morts à Londres et des groupes jihadistes, ni de preuve qu'il ait eu des complices, après cinq jours d'enquête.

Scotland Yard n'a "pas trouvé de preuve d'une association" de l'auteur de l'attentat de Londres avec les groupes jihadistes Etat islamique ou Al-Qaïda, ni de preuve qu'il s'était radicalisé en prison, indique un communiqué lundi.

Khalid Mansoor avait cependant "clairement un intérêt pour le jihad", a précisé un responsable de l'anti-terrorisme, Neil Basu.

L'attentat, qui avait fait mercredi dernier 4 morts et plus de 50 blessés, avait été revendiquée le lendemain par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a déclaré que Masood était "un soldat" de l'organisation.

Mais la formulation de son communiqué semble indiquer qu'il n'a pas préparé ou coordonné l'attaque. Masood a agi "en réponse à l'appel à frapper les pays de la coalition" internationale antijihadistes, a déclaré Amaq, l'agence de propagande de l'EI.

"Il n'y a aucune preuve que Masood se soit radicalisé en prison en 2003, comme cela a été suggéré, c'est de la pure spéculation", a ajouté le policier.

Alors que les enquêteurs essaient de reconstituer son parcours juste avant l'attaque et de comprendre ses motivations, M. Basu a appelé toute personne ayant été en contact avec Masood le jour de l'attentat à se faire connaître.

Il a relevé que l'auteur de l'attentat avait employé des moyens "peu sophistiqués, peu techniques, à bas prix en copiant d'autres attaques, qui font écho à la rhétorique des dirigeants de l'EI en termes de méthodologie et d'attaque contre la police et les civils".

"Mais à ce stade nous n'avons pas de preuve qu'il en a discuté avec d'autres", a ajouté le responsable.

Ces éléments renforcent la thèse d'un "loup solitaire" passé par la case prison, comme un certain nombre de jihadistes ayant frappé en Europe avant lui.

- La mère 'abasourdie' -

Masood, Britannique de 52 ans converti à l'islam, a tué trois personnes en lançant sa voiture sur le trottoir du pont de Westminster, avant de poignarder à mort un policier devant le Parlement.

Il avait utilisé le service de messagerie sécurisée WhatsApp, propriété de Facebook, juste avant l'attaque pour envoyer des messages.

A la suite de l'attentat qui a fait au moins cinquante blessés outre les quatre morts, la police a interpellé 12 personnes et deux restaient en garde à vue lundi.

La famille de Kurt Cochran, le touriste américain tué dans l'attaque alors qu'il était à Londres avec sa femme pour fêter leurs 25 ans de mariage, a tenu une conférence de presse dans la capitale britannique pour remercier les services de secours.

"Kurt nous manque terriblement, c'était quelqu'un de formidable qui aimait tout le monde et essayait de faire de ce monde un endroit meilleur", a déclaré son beau-frère, Clint Payne.

Melissa, l'épouse de Kurt Cochran, souffre d'une fracture à une jambe et à une côte mais "récupère bien", selon Clint Payne.

Janet Ajao, la mère de Masood, a publié lundi un communiqué dans lequel elle condamne l'attentat qui l'a laissée "choquée et abasourdie". "J'ai versé beaucoup de larmes pour les personnes affectées par cet acte horrible", a-t-elle dit.

Entre 1983 et 2003, Adrian Russell Ajao, alias Adrian Elms, alias Khalid Masood a été plusieurs fois condamné pour agressions, détention illégale d'armes et trouble à l'ordre public.

Entre novembre 2005 et novembre 2006, puis entre avril 2008 et avril 2009, il a été professeur d'anglais en Arabie saoudite, a confirmé l'ambassade d'Arabie saoudite qui a précisé qu'il n'était pas dans le collimateur des services de sécurité du royaume.

Avec AFP.