L'attentat au camion piégé, premier du genre depuis la signature de l'accord américano-taliban le 29 février à Doha, visait dimanche une base utilisée par l'armée et les services de renseignement afghans dans la province du Helmand, un bastion des rebelles du sud de l'Afghanistan.
Revendiqué par les talibans, il a fait cinq morts et sept blessés parmi les forces de sécurité, a déclaré à l'AFP Omar Zwak, porte-parole du gouverneur de la province du Helmand.
"Nous avons cinq morts, tous membres des services de renseignement", a confirmé Enayatullah Abed, un officier afghan, selon lequel l'attaque a également fait huit blessés.
Lire aussi : Conflit en Afghanistan: l'armée américaine avertit les talibans"C'était un camion piégé (...). La moitié de la base a été détruite lors de l'attaque", a-t-il expliqué.
Samedi, l'armée américaine s'était montrée menaçante vis-à-vis des talibans, qui ne cessent de harceler les forces de sécurité afghanes depuis la signature de l'accord de Doha, quand Washington escomptait au contraire que la violence diminuerait.
"Si la violence ne peut être réduite, alors il y aura des conséquences", avait averti le colonel Sonny Leggett, porte-parole des forces américaines en Afghanistan, dans une lettre au porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid.
Washington s'est engagé à Doha à retirer l'ensemble des troupes étrangères du pays sous quatorze mois en échange de garanties imprécises des insurgés, dont la tenue de discussions avec Kaboul qui semblent encore très éloignées.
Si Washington a réussi à imposer une trêve de neuf jours aux rebelles à l'occasion de la signature de l'accord, les violences ont repris de plus belle quelques jours plus tard, une tendance qualifiée d'"inquiétante" par l'ONU.
"Entre le 1er et le 31 mars, les talibans se sont abstenus d'attaquer les forces de la coalition. Mais ils ont augmenté les attaques contre les forces afghanes à des niveaux supérieurs aux normes saisonnières", a récemment reconnu Resolut support, la mission de l'Otan en Afghanistan.
Après plus de 18 ans de conflit, le président Donald Trump ne cesse de répéter qu'il veut rapatrier au plus vite l'ensemble des troupes américaines.