Attentats en Espagne : la justice avait annulé une expulsion de l'imam

L'appartement où logeait l'imam Abdelbaki Es Satty à Ripoll, au nord de Barcelone, Espagne, 19 août 2017.

Un juge espagnol avait annulé en mars 2015 un arrêté d'expulsion contre Abdelbaki Es Satty, l'imam soupçonné d'avoir endoctriné les auteurs des attentats à Barcelone et Cambrils, considérant qu'il n'était pas dangereux, a annoncé mercredi la justice.

Un juge de Castellon, ville de l'est de l'Espagne où ce Marocain a purgé une peine de quatre ans de prison pour trafic de drogue, a estimé alors qu'il avait démontré ses "efforts d'intégration dans la société espagnole", précise la justice dans un communiqué, qui confirme une information du journal El Mundo.

Le juge relevait qu'il n'avait commis qu'un seul délit, travaillait et ne représentait à ses yeux pas une "menace réelle et suffisamment grave pour l'ordre public".

Abdelbaki Es Satty, 44 ans à sa mort mercredi dernier, a vécu plusieurs années à Ripoll, petite ville au nord de la Catalogne dont sont originaires la plupart des membres de la cellule soupçonnée d'avoir préparé et commis les attentats.

Tué dans l'explosion accidentelle de la planque où la cellule préparait des explosifs à Alcanar, il est soupçonné d'avoir radicalisé les auteurs des attentats, souvent issus de fratries et parfois très jeunes.

Un des suspects des attentats ayant survécu à l'explosion a déclaré devant la justice que l'imam voulait commettre un attentat-suicide.

À Ripoll, des habitants rencontrés par l'AFP ont décrit un homme qui "parlait peu" et ne s'écartait pas du Coran dans ses prêches.

Il s'est également rendu à plusieurs reprises en Belgique, des billets d'avion pour Bruxelles ayant été retrouvés dans les ruines de la maison explosée à Alcanar (200 km au sud de Barcelone) et sa présence à Machelen, près de Bruxelles, pendant trois mois début 2016 a été confirmée par des élus locaux.

Avec AFP