L'Agence antidopage du Kenya (ADAK) affirme qu'elle n'a reçu que 20 millions de shillings (un peu plus de 150.000 dollars) pour financer ses programmes quotidiens sur l'exercice budgétaire débutant en juillet - une fraction des 288 millions de shillings (2,2 millions de dollars environ) escomptés. Le programme antidopage est l'une des victimes des coupes budgétaires à grande échelle imposées par le gouvernement après que l'abandon d'un projet de loi fiscale sous la presse de manifestations massives en juin.
"Cette décision a cloué l'agence au sol et nous ne sommes pas en mesure de remplir nos obligations, risquant ainsi de ne pas respecter le code mondial antidopage", a expliqué Daniel Makdwallo, président du conseil d'administration de l'ADAK, à la presse à Nairobi. "Je demande instamment au Trésor national de reconsidérer ce déficit de financement et de rétablir le budget de l'agence afin de protéger les athlètes kényans", a-t-il ajouté.
Le Kenya a investi massivement pour redorer son image après une série de scandales de dopage qui ont failli le faire bannir des Jeux olympiques de Rio en 2016, et lui ont valu d'être déclaré non conforme par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Le pays d'Afrique de l'Est a refondé son agence antidopage cette année-là, et celle-ci s'est montrée beaucoup plus sévère, en sanctionnant 78 athlètes rien qu'au cours des trois dernières années.
En juin, elle a infligé sa première suspension à vie à la marathonienne Beatrice Toroitich et une suspension de six ans au détenteur du record du 10 km sur route chez les hommes, Rhonex Kipruto. Le gouvernement a annoncé en avril 2023 qu'il investirait 25 millions de dollars sur cinq ans pour lutter contre le fléau du dopage, avant de réduire drastiquement cette somme.