"Nos hommes étaient en patrouille quand ils ont été attaqués par les éléments de Boko Haram. Nous déplorons six morts et dix blessés", a indiqué à l'AFP le général Taher Erda, chef d'état-major des armées.
"Nos forces étaient à la recherche d'élements de Boko Haram quand ils sont tombés dans une embuscade aux alentours de Mandrari, un endroit truffé de hautes herbes", a précisé à l'AFP une autorité locale, qui a souhaité garder l'anonymat.
Lire aussi : Cinq civils tués par Boko HaramDepuis plusieurs mois, les attaques jihadistes se sont intensifiées autour du lac Tchad, une vaste étendue d'eau truffée d'îlots et de marécages partagée par le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.
Depuis le début de l'année, le bilan est particulièrement lourd côté tchadien: lundi dernier, une kamikaze a fait exploser sa ceinture dans le village de Kaiga Kindjiria et a provoqué la mort de 9 civils, dont 2 femmes et 7 hommes.
Neuf jours plus tôt, quatre villageois tchadiens avaient été tués et quatre femmes enlevées par les jihadistes dans une autre localité tchadienne située sur les pourtours du lac.
C'est au Nigeria qu'est née l'insurrection de Boko Haram en 2009, avant de se propager dans les pays voisins. La faction de Boko Haram affilié au groupe de l'Etat islamique, ISWAP, est particulièrement active dans cette zone.
Lire aussi : La ministre française des Armées souligne l'engagement tchadien dans la lutte contre le djihadismeDepuis 2015, les pays de la région luttent contre Boko Haram et ISWAP au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée autour du Lac Tchad avec l'aide de comités de vigilance composés d'habitants.
Début janvier, l'ensemble des 1.200 Tchadiens de la FMM déployés depuis des mois au Nigeria sont rentrés au Tchad pour être redéployés sur les pourtours du Lac, côté Tchad, où les attaques s'étaient multipliées.
- Lutte contre le jihadisme -
Chez son voisin camerounais, même constat: la région de l'Extrême-nord, qui borde une partie du Lac, est confrontée depuis plusieurs mois à un regain d'attaques de jihadistes nigérians de Boko Haram, selon Amnesty International. L'ONG dénombre 275 personnes tuées en 2019, des civils pour la plupart.
Les attaques du groupe jihadiste ont provoqué une dégradation de la situation humanitaire autour du lac, augmentant considérablement le nombre de déplacés dans cette région déjà considérée comme l'une des plus pauvres du monde.
Cet attaque au Tchad intervient une semaine après la visite à N'Djamena de la ministre française des Armées, Florence Parly, qui à cette occasion a souligné "l'engagement très fort" du Tchad dans la lutte contre le jihadisme au Sahel, où opèrent d'autres groupes jihadistes.
Présente au sein du G5 Sahel avec le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie, l'armée tchadienne intervient aussi en dehors de son territoire. Elle a ainsi récemment annoncé l'envoi d'un bataillon (480 personnes) dans la région des trois frontières, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, victime, elle aussi de sanglantes attaques de groupes jihadistes.