Des miliciens Codeco ont mené dimanche une attaque dans un camp de pêcheurs à Gobu, une zone enclavée, a déclaré à l'AFP Charité Banza, président de la société civile de Bahema Nord, une chefferie (entité administrative) de la province de l'Ituri.
L'attaque a duré "un peu plus de deux heures et a fait au moins quinze morts", a-t-il indiqué, tout en appelant les forces armées de la RDC a plus de réactivité.
"Ces miliciens ne sont ni attaqués ni traqués", a déploré M. Banza.
Il s'agit de "neuf civils, un militaire et quatre miliciens Codeco tués", a détaillé Pilo Mulindo, chef de la chefferie de Bahema Nord, évoquant un bilan pour l'instant provisoire.
A écouter RDC : en Ituri, un dialogue pour la paixInterrogé par l'AFP, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée a lui aussi accusé les Codeco d'avoir "attaqué les civils qui étaient en pleine prière le dimanche dans leur église à Gobu, au bord du lac Albert", qui marque la frontière avec l'Ouganda.
"Nos éléments ont riposté à cette attaque, ces miliciens sont poursuivis", a-t-il ajouté, sans avancer de bilan dans l'immédiat.
La Codeco (pour Coopérative pour le développement du Congo) est une milice de plusieurs milliers d'hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, ainsi que l'armée de RDC.
Lire aussi : RDC: L'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu "est illégal" (ONG)Les attaques des Codeco et d'autres milices communautaires sont récurrentes en Ituri, principalement au nord de Bunia, chef-lieu de la province.
Une semaine plus tôt, sept autres personnes avaient été tuées dans la même zone, a rappelé M. Banza.
Après une décennie d'accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris depuis fin 2017, provoquant la mort de milliers de civils et la fuite de plus d'un million et demi de personnes, selon l'ONU.
Le précédent conflit entre milices communautaires avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une force européenne, l'opération Artémis, sous commandement français.
De nombreux groupes armés, parfois soutenus par des pays voisins, sévissent depuis trois décennies dans l'est de la RDC, région notamment riche en minerais.