Au moins 33 enfants sont morts dans un camp du Nord-Est en quinze jours au Nigeria

Aishat Alhaji, la deuxième, à droite, une des filles enlevées du collège de science et technique du gouvernement de Dapchi, qui a été libérée, est photographiée après sa libération, à Dapchi, au Nigeria, le 21 mars 2018.

Au moins 33 enfants sont morts en deux semaines entre les 2 et 15 août dans un camp du nord-est du Nigeria abritant des personnes chassées de chez elles par l'insurrection du groupe islamiste Boko Haram, a indiqué vendredi Médecins sans Frontières (MSF).

L'ONG a précisé avoir mis en place une aide d'urgence pour les déplacés de ce camp, situé à Bama, autrefois deuxième ville de l'Etat de Borno, devenue un centre humanitaire.

"Beaucoup d'enfants sont dans un état critique quand ils arrivent, et leur condition empire dans le camp, par manque d'assistance et de soins", explique MSF dans un communiqué.

"Ils meurent de malnutrition", a précisé Lisa Veran, porte-parole de MSF à Paris.

Depuis avril 2018, plus de 10.000 personnes sont arrivées à Bama, indique l'ONG.

"L'aide fournie n'a pas suivi l'augmentation du nombre des déplacés qui continuent d'arriver chaque jour. Le camp, conçu pour un maximum de 25.000 personnes, a atteint sa capacité maximale à la fin du mois de juillet", a-t-elle souligné.

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En juin, le président nigérian Muhammadu Buhari, qui est candidat à sa réélection en 2019, avait affirmé que le Nord-Est reculé était dans une "phase de stabilisation post-conflit".

Mais une récente recrudescence des attaques a mis en évidence la détérioration de la sécurité dans cette région. Des soldats se sont récemment mutinés pour protester contre un ordre de redéploiement dans une zone contrôlée par Boko Haram, après une série d'attaques sanglantes du groupe contre des bases militaires ces derniers mois.

Avec AFP