Au moins cinq personnes, dont un Casque bleu, tuées à Bangui

Des soldats français patrouillent dans Sibut, 11 avril 2014

Des dizaines d'autres ont été blessées lors d'un accrochage dimanche avec des hommes armés à Bangui, selon un nouveau bilan donné lundi par une source policière.

Un précédent bilan faisait état d'un Casque bleu tué et de huit personnes blessées par balles dimanche lors d'une opération de la Minusca dans le quartier musulman KM5, visant à arrêter un ancien chef de l'ex-rébellion Séléka, qui avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, avant d'en être chassée l'année suivante.

Le Casque bleu décédé était de nationalité camerounaise, a affirmé à l'AFP une source proche de la Minusca.

En outre, "quatre éléments du groupe armé (dont le chef est toujours recherché) ont été tués dans les échanges de tirs" avec les Casques bleus, a rapporté un officier de police centrafricain sous couvert d'anonymat.

Selon cette source, une "trentaine" de personnes "parmi lesquelles d'autres casques bleus" ont été blessées lors de l'accrochage, d'après un bilan qui reste provisoire.

L'opération destinée à arrêter l'ex-chef de la Séléka, "menée par les forces onusiennes et intérieures" centrafricaines, était toujours en cours lundi, toujours d'après l'officier de police.

Dimanche, une patrouille de la force onusienne avait été prise "pour cible" par des hommes armés alors qu'elle pénétrait dans le quartier KM5, avant de riposter, d'après une source au sein de la Minusca.

Des habitants du KM5 joints au téléphone ont indiqué que "les échanges de tirs ont recommencé" lundi matin dans le quartier, tandis qu'un hélicoptère survolait la zone.

"Nous sommes (...) terrés dans les maisons. Les tirs sont entendus du côté du KM5", a affirmé une habitante du quartier Fatima voisin.

Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, avait plongé la Centrafrique dans la plus grave crise de son histoire depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes.

En représailles aux exactions des Séléka, des milices chrétiennes anti-balaka s'en sont pris aux civils musulmans. Des dizaines de milliers d'entre eux ont ainsi été contraints de s'exiler dans les pays voisins, notamment au Cameroun et au Tchad, pour fuir les exactions dans cette ex-colonie française.

C'est au KM5, dernier quartier musulman de Bangui, que s'était retranchée la population musulmane au plus fort des violences, pourchassée par les milices chrétiennes. Depuis des mois, la capitale centrafricaine a retrouvé une stabilité relative, même si la délinquance et le banditisme armé persistent.