Au moins cinq policiers afghans tués dans l'attaque de leur poste

Des forces de sécurité sont déployées après l'attaque suicide dans la province de Paktia, Afghanistan, le 18 juin 2017.

Les talibans conduisaient dimanche depuis l'aube une nouvelle attaque coordonnée contre le siège de la police à Gardez (sud-est de l'Afghanistan), confirmant l'intensification de leur offensive tous azimuts durant le mois de Ramadan.

L'opération, toujours en cours plus de six heures après son déclenchement, a fait selon le dernier bilan provisoire cinq tués et neuf blessés parmi les policiers et neuf blessés civils, a indiqué le commandant de la base pour le sud-est de l'Afghanistan, Asadullah Shirzad.

Elle était conduite par un groupe de cinq talibans au moins, dont un s'est fait exploser à l'entrée du site pour ouvrir la voie aux autres.

En milieu de journée un membre du commando résistait toujours selon le commandant dont la base au centre de Gardez, capitale de la province de Paktiya, abrite des policiers ordinaires et des membres des forces spéciales de la police.

"Un groupe de talibans a lancé une attaque ce matin peu après 6h00 contre le siège de la police à Gardez (...) Cinq policiers sont morts et quinze personnes ont été blessées dont cinq civils" a indiqué à l'AFP M. Shirzad.

Son récit témoigne d'une attaque complexe bien préparée, selon un schéma désormais connu.

"Un premier (assaillant) a fait sauter son véhicule à l'entrée du quartier-général ouvrant la voie à deux autres qui ont ouvert le feu contre les forces de sécurité. Un autre kamikaze a été abattu" a-t-il rapporté.

Assauts meurtriers

Le responsable de l'hôpital de la police, le Dr Shir Mohammad, a confirmé à l'AFP le bilan de cinq tués.

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué cette opération dans un communiqué, l'une des dernières en date visant les forces de l'ordre.

"Vers 6h20 ce matin une attaque martyr a été conduite par nos moudjahhidine contre une base des forces spéciales à Gardez, Paktiya" écrit-il, faisant part comme souvent d'un bilan très largement supérieur à celui des officiels, d'une "centaine de morts et blessés parmi les policiers".

Depuis le début de leur offensive de printemps, fin avril, les talibans multiplient les assauts meurtriers contre les positions de l'armée et de la police afghanes, témoignant de la vulnérabilité des forces régulières qui ont perdu plusieurs dizaines d'hommes au cours des dernières semaines.

Une soixantaine de militaires ont été ainsi tués sur leurs bases, le plus souvent la nuit, dans la seule province de Kandahar (sud) au cours de la même semaine fin mai.

Les insurgés ciblent également les forces de la coalition internationale déployées en soutien aux forces afghanes: sept soldats américains ont été blessés samedi par un soldat afghan qui a retourné son arme contre ses instructeurs et conseillers.

Sans revendiquer l'opération, les talibans qui luttent contre le régime de Kaboul et les forces qui le soutiennent, l'ont rapportée et qualifié ce soldat de "patriote".

Le 11 juin, les talibans avaient revendiqué une opération similaire dans l'est du pays, perpétrée par un soldat afghan inflitré qui avait tué trois soldats américains et blessé un quatrième au cours d'une opération dans la province du Nangarhar (est), bastion des combattants du groupe Etat islamique.

La multiplication de ces incidents survient alors que le Pentagone s'apprête à annoncer l'envoi de quelques milliers d'hommes supplémentaires pour contrer la progression des insurgés islamistes dans le pays.

Avec AFP