"Il y a des troubles qui ont été relevés dans cette partie du pays (ouest, NDLR) depuis plusieurs semaines (...). Ces troubles ont pour origine principalement le fait que des forêts classées ou non sont convoitées par plusieurs communautés. Les communautés autochtones mais également les communautés allogènes étrangères ou ivoiriennes", a déclaré à la presse Bruno Koné, porte-parole du gouvernement.
"Le bilan à ce jour fait état malheureusement de deux morts, de nombreux blessés, de campements incendiés. (...) 1.500 personnes sont aujourd'hui déplacées pour se mettre en sécurité", a-t-il poursuivi.
Le gouvernement "s'organise pour prendre rapidement des mesures de protection des populations" à travers le "renforcement (...) des forces armées dans la zone" et le "soutien en vivres", a-t-il assuré.
C'est "un problème difficile", a reconnu M. Koné, précisant que le gouvernement a mis en place un "comité de règlement du conflit".
Seulement 4% des terres agricoles sont enregistrées avec un titre de propriété en Côte d'Ivoire, où l'économie est dominée par l'agriculture, une situation à l'origine de conflits fonciers parfois très meurtriers.
Le gouvernement ivoirien avait annoncé en 2013 l'immatriculation sur dix ans de 23 millions d'hectares de terres en vue de régler la question agraire mais le projet est resté lettre morte.
En Côte d'Ivoire, l'agriculture représente 24% du produit intérieur brut (PIB), selon le ministère de l'Agriculture et deux tiers de la population active vivent de l'agriculture ou d'activités liées à l'exploitation de la terre.
Ce flou dans le domaine foncier est à l'origine de fortes tensions et de violences interethniques depuis des années, notamment dans l'Ouest, grande région productrice du cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial.
Avec AFP