Explosion meurtrière d'une mine dans le nord du Mali

Des soldats maliens patrouillent à Bamako, Mali, 21 novembre 2015.

Au moins deux soldats maliens ont été tués et deux autres grièvement blessés mercredi près de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, lorsque leur véhicule a sauté sur une mine, selon des sources militaires.

"Un véhicule d'escorte des forces armées maliennes a sauté sur une mine dans le nord-ouest ce mercredi, causant la mort de deux militaires. Deux autres sont très gravement blessés", a déclaré à l'AFP une source militaire malienne jointe à Tombouctou.

L'information a été confirmée par une autre source militaire malienne, précisant que les faits se sont déroulés entre les localités de Douentza et Bambara-Maoudé, sur un axe routier qui mène à Tombouctou en provenance du sud.

"La mine était téléguidée très probablement de loin par un terroriste. Nous avons lancé une opération de recherche des auteurs", a ajouté la même source.

Les jihadistes visent de plus en plus les escortes accompagnant le déplacement de fonctionnaires dans le nord du Mali, a affirmé à l'AFP une source administrative malienne à Tombouctou, y voyant un signe de leur volonté d'empêcher tout "redéploiement de l'administration dans le Nord".

Un militaire malien participant à l'escorte d'un convoi de responsables entre Goundam et Tombouctou a été tué mardi dans une attaque imputée à des jihadistes présumés.

Dans son dernier rapport trimestriel au Conseil de sécurité sur le Mali, rendu public mardi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon souligne que "le rétablissement de l'autorité de l'Etat dans le nord du Mali demeure problématique", ajoutant que le pouvoir central est totalement absent des régions de Kidal (nord-est) et Taoudénit (nord).

Depuis le précédent rapport trimestriel, daté du 31 mai, le processus a même reculé: "le nombre d'agents de l'Etat déployés dans les régions septentrionales a diminué de 2 % (il a été ramené de 35 à 33 %)", selon le texte.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, un temps alliée à ces groupes, qui l'ont ensuite évincée.

Les jihadistes en ont été en grande partie chassés après le lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.

Avec AFP