Muhammadu Buhari a déclaré que "son gouvernement est en pourparlers avec les militants des Vengeurs du Delta du Niger par le biais d'entreprises pétrolières et d'organismes chargés de l'application des lois, afin de trouver une solution à l'insécurité dans la région".
Le groupe rebelle des Vengeurs du delta du Niger (NDA) a revendiqué la plupart des attaques perpétrées depuis février contre la compagnie pétrolière nationale NNPC, ainsi que les groupes étrangers Shell, Chevron et Eni.
La recrudescence de ces violences a été provoquée par une série de facteurs, dont la pauvreté des populations locales et l'annonce de la fin d'une amnistie accordée par le gouvernement aux militants actifs dans les années 2000.
Les Vengeurs du Delta du Niger, comme d'autres rebelles nigérians avant eux, réclament une meilleure redistribution des revenus pétroliers et une plus grande autonomie politique.
Les NDA revendiquent en plus l'auto-détermination du Delta du Niger, la principale zone pétrolifère du pays.
Les opérations des NDA ont entraîné une forte réduction de la production pétrolière du Nigeria, déjà frappée par la chute des cours du brut, qui contribuent à 70% des revenus de l'Etat, membre de l'OPEP.
Le nouveau directeur de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), Maikanti Baru, a rencontré jeudi le chef d'état-major Gabriel Olonisakin à Abuja, et a appelé à un soutien militaire pour sécuriser les infrastructures de gaz et de pétrole.
Il y aurait près de 1.500 cas de "sabotage d'oléoduc", a-t-il indiqué, qui seraient responsables de la perte de 109 millions de litres de pétrole et de 560.000 barils bruts aux raffineries.
Entre 2010 et 2015, plus de 3.000 actes de vandalisme ont été enregistrés et l'an dernier, 643 millions de litres de pétrole estimés à plus de 51 milliards de nairas (160 millions d'euros) ont été perdus.
Maikanti Baru a ajouté que le budget de 2016, de 2,2 millions barils par jour, "avait été largement touché par la recrudescence des attaques" avec une réduction de la production de près de 700.000 barils par jour à cause des sabotages.
L'approvisionnement en gaz naturel a également été réduit de moitié, a-t-il ajouté, provoquant "des pannes conséquentes" dans un pays déjà touché par des coupures régulières à cause d'infrastructures mal entretenues.
Avec AFP