Au Tchad, 50.000 résidents sont coupés d'eau potable depuis 2012

Les colporteurs servant de l'eau des puits creusés sur le lit de Ouaddi dans les ménages, au Tchad, le 18 juillet 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Dans l'est du Tchad, les habitants de la sous-préfecture de Hadjer Hadid, dans la région du Ouaddaï, n’ont pas accès à l'eau potable. La population s’approvisionne avec des puits creusés dans le lit du Ouaddi en provenance du Soudan. Cela pose des risques sanitaires.

Estimée à 50.000 habitants environ pour une superficie de plus de 1000 km2, la population de la sous-préfecture de Hajer Hadid, a pour souci majeur l’eau.

Les châteaux d’eau, construits par le gouvernement en 2011, sont tombés en panne un an après. Entre-temps, les ONG ne fournissent plus d’eau.

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Reportage d'André Kodmadjingar, envoyé spécial à Hadjer Hadid pour VOA Afrique

Pour leur survie, les habitants ont recours à l’eau des puits creusés sur le lit du Ouaddi Hamra, situé à 2 km de la ville par certains bras valides.

L’un des gérants de ces puits artisanaux, Hassan Bakhit, explique le mécanisme : "notre zone est traversée par le Ouaddi (un cours d’eau) en provenance du Soudan, nous avons donc décidé de creuser des puits traditionnels dans ce cours d’eau".

"Ces puits ont une profondeur de 5 à 10 mètres. En saison de pluie, de peur que l’eau de Ouaddi ne vienne troubler l’eau des puits, nous les scellons et utilisons les pompes à moteur pour servir de l’eau aux colporteurs", décrit-il.

Les châteaux construits en 2011 par le gouvernement en panne, au Tchad, le 18 juillet 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Brahim Ali, colporteur depuis plusieurs années, affirme avoir gagné sa vie avec cette activité même si la qualité hygiénique de l’eau qu’il vend dans les ménages est douteuse.

Maintenant que ces châteaux même ne fonctionnent plus, nous avons trouvé une autre alternative : nous sommes des colporteurs."
Brahim Ali

"Avant, nous consommions l’eau des châteaux que vous voyez, mais elle était amère. Maintenant que ces châteaux même ne fonctionnent plus, nous avons trouvé une autre alternative : nous sommes des colporteurs", explique-t-il.

"Nous parcourons deux kilomètres à dos de cheval pour chercher de l’eau à Ouaddi Hamra et la revendre au quartier. Nous revendons un bidon de 20 litres à 75 francs aux personnes vulnérables et 100 francs à ceux qui ont un peu de moyen. Le prix d’un fût varie également entre 500 à 600 francs, selon le rang social de la personne. Cette activité me permet de prendre ma famille et moi en charge", confie-t-il.

Hadjer Hadid le nom de cette montagne attribuée à la ville, au Tchad, le 18 juillet 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Selon les notables, Hadjer-Hadid veut dire une montagne en arabe local qui signifie le rocher qui contient des fers. La localité elle-même est assise sur un socle cuirassé qui ne permet pas d’obtenir de l’eau potable, à moins qu’une étude approfondie soit faite par les spécialistes.

Toutefois, le sous-préfet de la localité Idriss Koni Chidi lance un appel aux personnes de bonne volonté de venir en aide à la population.

André Kodmadjingar, envoyé spécial à Hadjer Hadid