Durant la campagne, il avait affublé le champion de la droite religieuse du surnom moqueur de "Ted le menteur", avait répandu des rumeurs sur son père et s'était moqué du physique de sa femme.
Mais à 15 jours d'élections de mi-mandat à l'issue incertaine, il a apporté sa fougue et sa capacité à galvaniser les foules à celui qui, a-t-il assuré, "est devenu un ami".
L'équation politique est simple: Donald Trump a besoin de conserver la majorité républicaine au Sénat, et Ted Cruz est conscient qu'un coup de main présidentiel peut lui être utile dans un duel plus serré que prévu.
Lire aussi : Trump coupe les aides à trois pays d'Amérique centrale"Je vais faire une prédiction: en 2020, Donald Trump sera largement réélu président des Etats-Unis", a lancé devant une foule enthousiaste le sénateur, qui avait pendant la campagne traité le tempétueux milliardaire de "menteur pathologique".
"Il a défendu vos emplois, il a défendu vos frontières, il défend vos familles, il défend votre foi", a lancé de son côté le président américain dans le Toyota Center de Houston, avant de revenir longuement sur son sujet de prédilection en campagne: l'immigration.
"Nous avons besoin d'un mur rapidement", a-t-il martelé. "Sans frontières, nous n'avons pas de pays", a-t-il ajouté, avant de faire huer les journalistes présents, accusés d'être "Fake news".
"Vous savez ce que je suis ? Je suis un nationaliste", a-t-il lancé, ironisant longuement sur les "mondialistes".
Lire aussi : Trump a déjà 2020 en vueSi les sondages placent Ted Cruz en tête, la réélection du sénateur ultra-conservateur est loin d'être la promenade de santé initialement espérée. Il fait face à la nouvelle étoile montante du parti démocrate, Beto O'Rourke.
"Beto", comme le surnomment ses partisans, lui donne du fil à retordre. Le style de ce quadragénaire, clairement ancré à gauche mais qui se tient à l'écart d'une rhétorique anti-Trump un peu systématique qu'il juge stérile, a marqué les esprits, au point que certains en ont déjà fait leur "sauveur" pour la présidentielle de 2020.
"Gauchiste radical"
Accusé d'être un "poids plume" par le président américain, ce dernier a décidé de ne pas donner dans la surenchère.
"Je pense que cela n'a tout simplement aucun sens de répondre", a-t-il déclaré sur ABC. "L'agressivité et les échanges d'insultes occupent malheureusement une place centrale dans le débat politique: soit vous jetez de l'huile sur le feu, soit vous restez concentré sur l'avenir".
Sur scène, face à une marée de casquettes rouges "Make America Great Again", Donald Trump a moqué le jeune démocrate qualifié de "gauchiste radical qui plaide pour des frontières ouvertes".
Il a aussi tressé des lauriers au sénateur républicain en quête d'un deuxième mandat à la chambre haute du Congrès.
Durant la campagne pourtant, lorsque Ted Cruz était son ultime opposant dans la course à la nomination républicaine, les coups ont volé bas, très bas.
Donald Trump avait donné du crédit à l'affirmation du tabloïd National Enquirer selon laquelle le père d'origine cubaine du sénateur, Rafael Cruz, avait fréquenté Lee Harvey Oswald, l'homme accusé d'avoir tiré sur John F. Kennedy en 1963, et qui a lui-même été assassiné deux jours après.
Le sénateur du Texas avait accusé le magnat de l'immobilier d'être derrière un article du même tabloïd affirmant qu'il avait trompé sa femme, Heidi.
A l'issue de la primaire, Ted Cruz ne s'était pas formellement rallié à ce dernier. Lors de la convention républicaine à Cleveland en juillet 2016, il avait refusé à la tribune d'appeler à voter pour lui à l'élection de novembre, invitant les républicains à voter "selon leur conscience".
Avec AFP