L'ONU s'alarme de l'augmentation des morts en Méditerranée

Le navire humanitaire Lifeline avec 233 migrants à bord au large de l’Ile de Malte, 26 juin 2018.

Le nombre de migrants traversant la Méditerranée vers l'Europe a connu une baisse importante alors que le pourcentage de personnes trouvant la mort lors des traversées n'a cessé d'augmenter.

En 2018, plus de 46.000 migrants ont rejoint les côtes européennes en traversant la Méditerranée, soit cinq fois moins que dans les six premiers mois de 2016, période record, a relevé le HCR, l'agence de l'ONU pour les réfugiés, lors d'une conférence de presse.

En Italie et à Malte, les arrivées sont tombées en-dessous des 17.000 sur les six premiers mois de 2018, contre plus de 85.000 sur la même période de 2017, a souligné de son côté l'OIM, l'agence de l'ONU pour les migrations.

Mais "si le nombre de personnes traversant a baissé (...), le pourcentage de personnes trouvant la mort augmente fortement", a affirmé à l'AFP Charlie Yaxley, porte-parole du HCR.

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Pour l'instant, en 2018, plus de 1.400 personnes sont mortes en tentant le voyage, dont plusieurs centaines en empruntant la voie de la Méditerranée centrale conduisant à l'Italie et à Malte, selon les chiffres de l'OIM.

Au cours des six premiers mois de 2018, une personne sur 19 tentant la traversée par la Méditerranée centrale, y a trouvé la mort, contre 1 sur 38 sur la même période de 2017.

Le mois de juin a été encore plus meurtrier, selon M. Yaxley, avec une personne sur sept trouvant la mort au cours de la tentative de traversée par la Méditerranée central.

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En dépit de la chute drastique du nombre d'arrivées de migrants sur ses côtes, l'Europe se trouve confrontée à une crise politique majeure liée aux divergences concernant l'accueil que le continent doit réserver à ces populations en provenance d'Afrique et du Moyen Orient.

Alors que l'Espagne a ouvert ses ports aux bateaux d'ONG qui étaient déboutés par les autorités italiennes, le HCR avertit que le manque de clarté sur les permissions d'accès aux ports européens risque d'avoir des conséquences dramatiques.

"Tout navire ayant la capacité de participer aux opérations de recherche et de sauvetage devrait être autorisé à venir en aide aux personnes dans le besoin et ensuite autorisé à débarquer au port sûr le plus proche", a déclaré M. Yaxley aux journalistes à Genève.

Avec AFP