Aung San Suu Kyi dirigera le gouvernement en cas de victoire de son parti en Birmanie

Aung San Suu Kyi, Rangoun, 1er novembre 2015

L'opposante, dont le parti est le favori des législatives, a affirmé qu'elle "dirigerait le gouvernement" et aurait la main sur la présidence, même si la Constitution la prive du poste suprême.

"Je dirigerai le gouvernement. Et nous aurons un président qui travaillera en accord avec la politique de la LND", la Ligue nationale pour la démocratie, a déclaré l'opposante lors d'une dernière grande conférence de presse avant le scrutin historique de dimanche, dans sa maison de Rangoun.

La première étape du nouveau Parlement sera de choisir le prochain président, un processus complexe qui n'aura pas lieu avant mars. Suu Kyi ne pourra pas se présenter, en raison d'un article de la Constitution qui bloque l'accès à la fonction suprême pour les personnes ayant des enfants de nationalité étrangère. Or ses deux enfants sont britanniques.

Le parti n'a pas révélé le nom de son candidat.

Jeudi, la prix Nobel de la Paix a estimé la victoire de son parti serait synonyme de "grand bond vers la démocratie".

L'opposante de 70 ans dénonce régulièrement les limites des réformes amorcées par le gouvernement post-junte depuis 2011: il reste dominé par d'ex-généraux soucieux de défendre les intérêts de l'ancienne garde, sous couvert d'assurer une transition en douceur.

Les inquiétudes se multiplient à l'approche de ce scrutin, vu comme un test de la transition démocratique amorcée il y a quatre ans, avec l'auto-dissolution d'une junte ayant régné d'une poigne de fer depuis 1962.

A 70 ans, l'opposante Aung San Suu Kyi, enfermée pendant 15 ans en résidence surveillée jusqu'en 2010, est pour la première fois de l'histoire de la Birmanie en mesure de prendre les rênes du pays.

Avec AFP