Le mauvais temps rendait toutefois les opérations de secours très difficiles dans cette région montagneuse des Abruzzes.
"La météo s'est considérablement dégradée, ceux qui sont sur place disent avoir entendu de possibles signes de vie, mais cela pourrait être tout aussi bien le bruit de décombres qui s'écroulent, c'est impossible à dire", a indiqué Enrica Centi, porte-parole régionale des Secours alpins italiens.
Les secouristes avaient pourtant repris espoir samedi après le sauvetage dans la nuit de deux femmes et deux hommes, extraits vivants et en relative bonne santé des décombres de l'hôtel Rigopiano, presque entièrement détruit mercredi par une énorme avalanche.
Ces derniers sauvetages portent à onze le nombre total de survivants. Depuis, plus aucun signe de vie n'a pu être clairement établi par les quelque 135 secouristes, pompiers et militaires envoyés sur place, qui fouillent inlassablement décombres et amas de neige.
Compte tenu du nombre d'hôtes inscrits à l'hôtel et d'autres recoupements, les autorités estiment à 23 le nombre de personnes encore portées disparues, trois jours après ce drame qui a fait pour l'instant cinq morts.
Et même si l'espoir s'amenuise, les sauveteurs refusent de baisser les bras. "Il y a toujours l'espoir de trouver plus de gens en vie parce que même si on n'entend plus de voix, il peut y avoir encore des personnes prises au piège derrière ou sous un mur de béton qui nous empêcherait de les entendre", a assuré Mme Centi.
- 'Miracles' -
D'autant que la journée de vendredi a permis des "miracles", selon un secouriste, quand les sauveteurs sont parvenus à arracher quatre enfants du tas de ruines où se trouvait encore il y a trois jours un vaste hôtel quatre étoiles à trois étages.
L'un de ces enfants, Edoardo, âgé d'une dizaine d'années, a raconté aux médias que la salle de jeux où il se trouvait avec deux autres enfants au moment de l'avalanche a été miraculeusement épargnée.
Selon un médecin de l'hôpital où il a été soigné pour une légère hypothermie, Edoardo et l'autre petit garçon, Samuel, se portent bien, mais ont été très secoués par ces épreuves.
D'après les médecins et secouristes, les survivants ont tenu grâce aux vêtements d'hiver et aux combinaisons de ski qu'ils portaient, mais aussi grâce à l'effet "igloo" de la neige qui a enseveli l'hôtel et l'a isolé des températures glaciales auxquelles les sauveteurs sont confrontés.
Ces derniers sont d'ailleurs équipés d'émetteurs Artva afin de pouvoir être rapidement retrouvés en cas de nouvelle avalanche, dont le risque est très élevé.
- Chutes de neige historiques -
L'un des survivants, Giampiero Parete, retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi dans sa voiture, a décrit la puissance de cette avalanche, qui a tout emporté sur un front d'environ 300 mètres: "J'ai senti le vent et entendu un bruit sourd et très fort d'arbres qui se cassent, de troncs qui roulent. Puis l'hôtel s'est écroulé, abattu par une énorme vague de neige et de morceaux de la montagne".
Ce sont finalement sa femme et son fils qui ont été sortis les premiers des décombres vendredi, apparemment en bonne santé. Sa fille de six ans a suivi, dans le groupe secouru dans l'après-midi.
La progression des secours est difficile dans la structure au bord de l'écroulement. Et le brouillard qui a envahi la région samedi empêche également les vols d'hélicoptères.
Le centre de l'Italie a connu depuis une dizaine de jours des chutes de neige historiques et a été frappé mercredi par quatre fortes séismes d'une magnitude de 5,2 à 5,7, qui ont fait au moins cinq morts, selon un dernier bilan de la Protection civile publié samedi.
Près de 8.000 personnes sont mobilisées pour venir en aide aux sinistrés, ainsi qu'aux centaines d'habitants de hameaux isolés et aux plus de 30.000 foyers privés d'électricité, dans une région qui peinait déjà à se relever après les séismes dévastateurs d'août et d'octobre.
Avec AFP