Le ministère de la Culture a évoqué une demande d'autorisation trop tardive: "elle a été déposée le 5 juin, soit deux jours seulement avant le début de la projection. L'obtention d'un visa d'exploitation requiert un délai de huit jours", a affirmé une responsable de ce ministère sous couvert d'anonymat. "C'est une affaire purement administrative", a-t-elle ajouté.
Le distributeur du film, Lassaad Goubantini, a toutefois démenti et dénoncé "une interdiction", en affirmant sortir d'un rendez-vous avec les responsables de ce même ministère.
"C'est une décision qui se base sur des accusations bidon. (...) Aujourd'hui, ils empêchent un film à cause d'une actrice, demain il inventeront une autre excuse, c'est une atteinte aux libertés", a estimé M. Goubantini.
Sur la page internet du cinéma en question il est signalé que l'avant-première est "suspendue". Le film est en revanche toujours programmé "à partir du 8 juin", soit jeudi, sur celle d'un cinéma de La Marsa, en banlieue de Tunis.
Wonder Woman, dont l'actrice avait défendu en 2014 sur Facebook l'offensive meurtrière d'Israël contre Gaza, faisait par ailleurs l'objet d'une demande d'interdiction en justice par une association de jeunes avocats tunisiens. Cette demande a toutefois été rejetée mercredi, a indiqué le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti.
Ces derniers jours, des députés du Front populaire (gauche, opposition) ont eux aussi exigé l'interdiction du film, auprès du ministère de la Culture.
"Il faut (...) se mobiliser sur ce type d'affaire, comme sur tout ce qui touche à la normalisation avec l'entité sioniste", a écrit dans un communiqué le "Mouvement populaire", une composante du Front.
Le Liban a interdit le 1er juin la diffusion du film en raison de la présence de l'actrice israélienne. Wonder Woman a en outre été déprogrammé dimanche d'un festival à Alger, où sa projection prévue avait enflammé les réseaux sociaux.
Des projections sont en revanche prévues dans d'autres pays arabes, comme les Emirats arabes unis ou l'Egypte.
Avec AFP