Dans une déclaration publiée mercredi, Ban Ki-Moon exhorte la classe politique congolaise à "désamorcer les tensions et à créer un environnement propice à la réussite du dialogue facilité par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ainsi qu’à l’organisation, dans les meilleurs délais, d’élections crédibles et transparentes".
Les évêques catholiques, médiateurs aux négociations directes entre le pouvoir et l’opposition, ont lancé mercredi un ultimatum aux signataires de l’accord du 18 octobre (la majorité au pouvoir et une partie des opposants et l’opposition qui a boycotté le dialogue de septembre et octobre derniers, à s’entendre avant Noël.
Les prélats ont, lors de la séance de reprise des travaux des discussions, menacé de faire appliquer "un plan B".
Dans sa déclaration, le Secrétaire général de Nations unies interpelle, pour sa part, toutes les parties impliquées dans cette médiation à "travailler de manière constructive et de bonne foi sur toutes les questions et enjeux en suspens liés à la période transitoire devant conduire aux élections, conformément à la Constitution congolaise".
Les dirigeants politiques congolais sont appelés, selon cette déclaration, à placer l'intérêt supérieur de la nation et du peuple congolais au-dessus des considérations partisanes et personnelles.
Les manifestations réprimées par la police lundi et mardi ont, selon le Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme, fait au moins 19 morts dans le pays.
Le gouvernement conteste ce bilan et parle de 9 morts et seulement à Kinshasa, la capitale.
Déplorant les pertes en vies humaines, M. Ban rappelle la nécessité pour les forces nationales de sécurité de faire preuve de la plus grande retenue dans le maintien de l'ordre public. Il appelle les autorités de la RDC à ouvrir des enquêtes sur ces violences et à garantir que leurs auteurs soient traduits en justice.
A tous les acteurs politiques, y compris au sein de l’opposition, le Secrétaire général de Nations unies demande de "faire preuve de la plus grande retenue dans leurs actes et leurs déclarations, et d’exhorter leurs partisans à s'abstenir de toute violence".
Il exhorte le nouveau gouvernement, dirigé par le Premier ministre Samy Badibanga, à prendre des mesures concrètes, conformément à l'accord politique du 18 octobre.
Selon lui, les droits de l'homme et les libertés fondamentales inscrites dans la Constitution doivent être promus et protégés.