Bataille au sein de l'ANC: plainte déposée contre Ramaphosa

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa au Cap, le 6 mai 2021.

Le secrétaire général du Congrès national africain (ANC), Ace Magashule, a intenté une action en justice contre le président sud-africain Cyril Ramaphosa, a-t-on appris vendredi.

M. Magashule, qui a été suspendu du parti au pouvoir sur fond d'accusations de corruption, demande aux tribunaux d'invalider une directive du parti qui l'oblige à se mettre à l'écart.

Une plainte qui met en lumière les profondes fractures au sein du parti historique de Nelson Mandela.

M. Ramaphosa, pour sa part, tente tant bien que mal de nettoyer l'image du parti ternie par des allégations de corruption alors que les élections locales se rapprochent.

"Je peux confirmer que les documents ont été signifiés et que l'affaire est portée devant le tribunal", a déclaré un collaborateur de M. Magashule.

Dans sa plainte, dont des copies circulent sur Twitter, M. Magashule demande au tribunal de déclarer la règle de l'ANC dite "step-aside" (mise à l'écart) illégale, inconstitutionnelle et invalide.

M. Ramaphosa est le président de l'ANC, en plus d'être le chef de l'État, et a été désigné comme le premier défendeur dans le litige. Un porte-parole de l'ANC n'a pas répondu immédiatement à un commentaire.

L'exécutif du parti a accepté en mars d'ajouter la règle du "step-aside" au règlement intérieur du parti. Cette règle oblige tout responsable accusé de malversations, notamment la corruption et d'autres crimes graves, à quitter son poste dans les 30 jours.

M. Magashule, l'un des principaux rivaux politiques de M. Ramaphosa, normalement chargé de la gestion quotidienne de l'ANC, a été suspendu après avoir été accusé de corruption dans le cadre d'un contrat public lorsqu'il était Premier ministre de la province de Free State.

Actuellement en liberté sous caution, il nie tout acte répréhensible et refuse de quitter le secrétariat général de l'ANC.

Lundi, M. Ramaphosa et les principaux membres de la plus haute instance décisionnelle de l'ANC ont ordonné à M. Magashule de présenter des excuses publiques au parti après avoir tenté, sans succès, de suspendre M. Ramaphosa de son poste de président du parti.

M. Magashule souhaite également que le tribunal déclare que sa tentative de suspension de M. Ramaphosa est "valide et effective jusqu'à ce qu'elle soit légalement annulée", et que l'instruction de l'ANC de présenter des excuses soit déclarée inapplicable.

Au pouvoir depuis 2018, Cyril Ramaphosa s'est déjà mis à dos son prédécesseur, Jacob Zuma, qui est aussi poursuivi dans le cadre d'une affaire de corruption présumée.