Agé de 56 ans, Me Sankara, qui n'a aucun lien de parenté avec l'ancien chef de l'Etat, a été choisi lors d'une convention réunissant neuf partis politiques et des associations dits sankaristes, à laquelle plusieurs centaines de personnes ont assisté.
"La prochaine étape, c'est aller au charbon et réaliser ce que nous avons promis à nos militants (...) : apporter la victoire, rien que la victoire le soir du 11 octobre 2015", a lancé Bénéwendé Sankara.
Deux fois candidat malheureux aux présidentielles de 2005 et 2010 face à l'ex-chef de l'Etat Blaise Compaoré, renversé fin octobre par une insurrection populaire après 27 ans de règne, Me Sankara a longtemps été qualifié d'"avocat des causes perdues" au Burkina.
Défenseur des étudiants grévistes poursuivis par l'ancien pouvoir, il s'est illustré dans l'affaire Norbert Zongo, un journaliste assassiné en 1998 alors qu'il enquêtait sur la disparition du chauffeur de François Compaoré, le frère cadet du président Compaoré.
Il est aussi l'avocat principal dans l'emblématique dossier Thomas Sankara, rouvert fin mars après plusieurs décennies de combats politico-juridiques sans suite sous l'ancien régime.
Bénéwendé Sankara a fondé en 2000 l'Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS). Elu deux fois député, il avait appelé - en vain - M. Compaoré à démissionner en 2011, après une vague de manifestations et de mutineries.
Des élections présidentielle et législatives se tiendront le 11 octobre au Burkina afin de doter ce pays pauvre sahélien de nouveaux dirigeants après la "transition démocratique" d'un an mise en place après la chute de Blaise Compaoré.
Présente à la convention, Mariam Sankara, la veuve de l'ex-président tué le 15 octobre 1987 lors du coup d'Etat qui porta M. Compaoré au pouvoir, a appelé à une "insurrection électorale" en faveur des sankaristes.
Your browser doesn’t support HTML5
La figure de Thomas Sankara, révolutionnaire loué pour son intégrité et icône du panafricanisme, a été abondamment revendiquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Compaoré.
Mariam Sankara est rentrée jeudi au Burkina Faso, pour la deuxième fois seulement depuis l'assassinat de son époux, afin d'être entendue lundi par un juge d'instruction militaire dans le cadre de l'assassinat de son mari.