Besoins sanitaires à la frontière entre le Niger et le Mali

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Besoins sanitaires à la frontière entre le Niger et le Mali (vidéo)

Au Niger, pour pallier les besoins sanitaires des populations nomades de la zone frontalière avec le Mali du fait de la situation sécuritaire, des structures humanitaires mettent en place des stratégies adaptées aux réalités, comme dans le département de Tchintabaraden.

La localité de Tchintabaraden est située sur la route de transhumance empruntée par les nomades. Elle relie la frontière avec deux départements dans lesquels le gouvernement nigérien a instauré l'état d'urgence du fait des attaques récurrentes des groupes jihadistes dans le nord du Mali.

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Reportage d'Abdoul-Razak Idrissa, envoyé spécial à Tchintabaraden ​pour VOA Afrique

Cette situation, ajoutée au caractère nomade des populations qui vivent dans la zone, fait que la couverture sanitaire est très faible.

Pour aider à améliorer cette couverture sanitaire, l'ONG Bien être de la femme et de l'enfant au Niger Befen/Alima, exécute depuis 2015 un projet dénommé "Santé nomade".

Une des stratégies de mise en œuvre de ce projet est la consultation téléphonique. Des relais sont identifiés dans les campements et villages de la zone, ils sont formés et dotés de kits de premiers soins et de téléphones portables.

Lorsque des cas de maladies leur sont signalés, ils appellent un infirmier ou un médecin du projet pour lui présenter les signes de la maladie.

Un relais communautaire tente d'appeler pour une consultation téléphonique, à Tchintabaraden, le 29 avril 2018. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

''C'est une stratégie qui nous a permis de toucher un nombre important de populations nomades géographiquement dispersées et n'ayant pas eu accès aux structures de santé auparavant", déclare Ibrahim Nayamma Rachid le médecin référent du projet "Santé nomade".

En 2017 plus de 3.000 consultations ont été faites sur la base de cette stratégie.

Cliniques mobiles

Toujours pour aller au plus près des populations nomades pour les soins de santé, des cliniques mobiles sillonnent la zone. Cette stratégie existe bien avant l'intervention de l'ONG Befen/Alima dans le département de Tchintabaraden. Mais elle l'a renforcée.

Le nombre de passages des cliniques dans les villages et campements a été augmenté, avec plus de moyens et de personnels soignants. Les populations sont habitués aux consultations.

Fatouma, âgé de 22 ans, fait régulièrement consulter son bébé de 8 mois par l'équipe de la clinique mobile qui passe dans son village.

Arrivée de la clinique mobile à Tchintabaraden, au Niger, le 29 avril 2018. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

''J'ai appris que la clinique passait aujourd'hui et je suis venu montrer mon enfant qui tousse et qui est fiévreux depuis quelques jours. Ils lui ont fait une injection et m'ont remis quelques médicaments", confie-elle à VOA Afrique.

''Nous remercions vraiment cette ONG qui nous facilite les longs déplacements lorsqu'on a des cas de maladies'', ajoute un résident d'Amalal.

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L'ONG a également mis en place une stratégie de référencement communautaire qui consiste à organiser les communautés pour se cotiser entre elles afin de faire face aux coûts de transport lorsqu'un cas de maladie nécessite une évacuation vers des centres de soins appropriés.

Tout ce paquet d'interventions de Befen/Alima, et qui prend fin en mai 2018, a permis à Tchintabaraden de rattraper son retard sur les autres départements de la région de Tahoua en matière de couverture sanitaire.

Abdoul-Razak Idrissa, envoyé spécial à Tchintabaraden ​