Teodoro Obiang Nguema a été débouté jeudi de ses poursuites en diffamation contre le Comité catholique contre la faim (CCFD-Terre solidaire) qui avait publié un rapport évoquant les présumés "biens mal acquis".
Au coeur du litige, ce texte de 2009, consacré à la corruption dans une trentaine de pays en voie de développement. Le CCFD-Terre solidaire avait pointé les "agissements" de plusieurs chefs d'État, dont le président Obiang Nguema, le seul à avoir attaqué en justice.
"La fortune amassée par le clan Obiang en Guinée équatoriale est estimée entre 500 et 700 millions de dollars. Cet enrichissement proviendrait du détournement de la rente pétrolière", écrivaient les auteurs. "Le dictateur guinéen et dix membres de sa famille sont accusés d'avoir blanchi, entre 2000 et 2003, environ 26,5 millions de dollars en achats immobiliers, via un compte au Banco Santander de Madrid", ajoutaient-ils.
En première instance, le président de Guinée-Equatoriale avait été débouté par le tribunal correctionnel de Paris. Celui-ci avait même condamné Teodoro Obiang Nguema à verser 2 500 euros à chacun des quatre membres du CCFD pour procédure abusive, mais la cour d'appel de Paris est revenue sur cette disposition.
"L’acharnement judiciaire du clan Obiang n’aura heureusement pas payé. Les faits rapportés par les auteurs du rapport publié en 2009 ne sont évidemment pas de la diffamation mais l’expression d’une vérité sur un régime qui fait peu de cas de sa population », affirme Guy Aurenche, président du CCFD-Terre Solidaire et accusé dans cette affaire.
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À la tête de la Guinée équatoriale depuis plus de 30 ans, Teodoro Obiang Nguema fait partie des trois chefs d'État africains visés par une plainte des "biens mal acquis" déposée en 2008 à Paris par l'ONG Transparency International France, avec le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso et le défunt chef d'État gabonais Omar Bongo Ondimba.