"Nous sommes inquiets de voir ce changement avoir une incidence sur des millions de femmes et de filles à travers le monde", a déclaré Melinda Gates au quotidien britannique The Guardian. "Cela aura probablement un effet négatif sur un large éventail de programmes de santé qui fournissent des traitements sauvant des vies", a-t-elle ajouté.
"Permettre aux femmes de programmer et espacer leurs grossesses et leur donner l'accès à des traitements et à la prévention de maladies infectieuses sauvent des vies", a souligné Mme Gates. "Cela sauve la vie de mamans et cela sauve la vie de bébés, et ce jusqu'ici avec un large appui des Etats-Unis".
Bill Gates, dont la fondation créée avec son épouse en 2000 cherche notamment à apporter à la population mondiale des innovations en matière de santé, a souligné de son côté que son organisation philanthropique ne pourrait pas combler le vide financier créé par le décret du 23 janvier de M. Trump.
"Les Etats-unis sont notre premier donateur. Cette aide gouvernementale ne peut être remplacée par la philanthropie", a-t-il ajouté.
Annoncée sous la présidence du républicain Ronald Reagan en 1984, la politique anti-avortement remise en vigueur par Donald Trump prévoit que les fonds fédéraux d'aide internationale ne peuvent être alloués à des ONG étrangères qui pratiquent l'avortement ou militent pour rendre l'avortement légal.
Le manque à gagner pour ces ONG est estimé à 600 millions d'euros, selon les Pays-Bas.
Une conférence internationale de donateurs se tiendra le 2 mars à Bruxelles pour tenter de compenser ce montant, à l'initiative des ministres chargés de l'aide internationale de Suède, de Belgique, des Pays-Bas et du Danemark.
Avec AFP