Nouvelle grève des enseignants en Guinée-Bissau

Le principal marché Bandim de la ville à Bissau, Guinée-Bissau, 27 mai 2012.

Les enseignants de Guinée-Bissau ont entamé une nouvelle grève de dix jours pour réclamer le paiement d'arriérés de salaires et le recrutement dans la fonction publique de personnels contractuels, a-t-on appris auprès de leurs syndicats.

Toutes les écoles primaires et secondaires publiques du pays étaient fermées lundi à la suite de cette grève déclenchée par le Syndicat national des professeurs (Sinaprof) et le Syndicat démocratique des enseignants (Sinedeprof), ont annoncé lundi ces deux organisations, les plus représentatives dans l'enseignement.

Les revendications seront satisfaites "graduellement" et en fonction de "la situation financière du pays", a déclaré à l'AFP le ministre de l'Education Sandji Fati.

"Notre mouvement a enregistré une réussite de 80%" au plan national, a déclaré à la presse Bighoma Duarte Sanha, le président de la commission de grève mise en place par les syndicats.

Les enseignants réclament l'embauche de leurs collègues contractuels non encore intégrés dans la fonction publique, le paiement d'arriérés de salaires et des primes au titre des années 2015 et 2016, et de meilleures conditions de travail.

"Nous ne voyons aucun signe de bonne volonté de la part des autorités", a indiqué M. Sanha.

Une rencontre entre les syndicats et le gouvernement est prévue mercredi, a t-on appris de source proche du gouvernement.

Les syndicats d'enseignants avaient lancé pour les mêmes motifs trois vagues de grève entre septembre et novembre.

Selon un rapport de l'Institut national pour le développement de l'éducation, depuis une vingtaine d'années, les programmes des écoles primaires et secondaires ne sont traités qu'à environ 30 %, à cause notamment des grèves à répétition.

Pour y remédier, l'Association nationale des parents d'élèves a lancé un projet pilote dans les écoles de certaines régions. Chaque parent verse une somme de 500 FCFA (environ 75 centimes d'euro) par élève et par mois, ou l'équivalent en nature, pour payer les enseignants.

Selon un rapport de l'Unesco publié en novembre 2016, le niveau d'enseignement et de scolarisation en Guinée-Bissau est particulièrement bas - "45 % des enfants en âge d'être scolarisés sont en dehors de l'école" - en raison de l'instabilité chronique depuis 40 ans.

"L'éducation n'est pas une priorité, puisque la part du budget qui y est consacrée (13 % en 2013) est deux fois inférieure à celle des pays de niveau de richesse comparable", ajoute l'Unesco.

"La contribution des ménages est supérieure à celle versée par l'État, elle équivaut à 63% des dépenses totales d'éducation, une valeur bien supérieure à ce qui est observé ailleurs en Afrique (24 %)", souligne l'organisation.

Avec AFP