Bissau: l'ex-Premier ministre estime sa vie "en danger"

Domingos Simoes Pereira.

L'ex-Premier ministre bissau-guinéen Domingos Simoes Pereira, opposant au président Umaro Cissoco Embalo et interdit de quitter le pays par la justice, a estimé jeudi que sa vie était "en danger".

M. Pereira s'exprimait lors d'une conférence de presse, à la suite de la publication mardi d'un communiqué du parquet général annonçant une "mesure de coercition" à son encontre.

L'ancien chef de gouvernement a été placé sous contrôle judiciaire, ce qui l'empêche de quitter le pays. Il est mis en cause dans le cadre d'une enquête portant notamment sur une tentative de coup d'Etat en 2021.

M. Pereira est par ailleurs accusé, alors qu'il était Premier ministre, d'avoir permis un décaissement de cinq millions de dollars en faveur d'hommes d'affaires bissau-guinéens pour qu'ils paient des dettes dues à des banques locales, selon des sources officielles.

"J'ai l'impression que ma vie est en danger ainsi que celle de nombreuses personnes de mon entourage", a affirmé jeudi M. Pereira, leader de l'ancien parti au pouvoir, le PAIGC.

Le PAIGC a dominé la vie politique du pays depuis l'indépendance du pays en 1974.

Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, un ancien général, a été élu chef d'Etat début 2020 mais le résultat est toujours contesté par M. Pereira, dont il était l'adversaire au second tour.

"S'il m'arrive quelque chose, Umaro Cissoko Embalo sera tenu pour responsable", a dit M. Pereira, en précisant que "l'information avait été transmise au secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, au président du Ghana, au président en exercice de la Cédéao, à la Communauté des pays de langue portugaise et à l'Union européenne".