À l’aéroport de Ouagadougou, les quelques centaines de partisans de Blaise Compaoré sont des plus joyeux à l'idée de revoir leur leader, de retour au Burkina Faso après 8 ans d’exil.
"Nous sommes vraiment contents, nous allons accueillir notre ex-président pour tout ce qu’il a fait pour notre pays", annonce un de ses partisans.
"Pour le peuple burkinabè, et surtout pour la jeunesse, c’est un message fort que le président Damiba a envoyé. Franchement on ne peut pas réaliser la paix sans tous les leaders qui n’étaient pas là et qui rentrent", se réjouit un autre homme.
"Nous sommes contents du retour de notre frère, de notre papa et de notre oncle", s'exclame une dame qui est originaire du fief de Blaise Compaoré, Ziniaré.
L’avion transportant Blaise Compaoré a atterri jeudi à 14 heures à Ouagadougou, puis l'ancien chef d'État a été héliporté vers une destination inconnue.
"Derrière les barreaux !"
De l’autre côté de la ville, le son de cloche est totalement différent avec Serge Bayala. Militant du mouvement le Balai Citoyen, il a participé aux manifestations qui avaient conduit à chasser le président Compaoré du pouvoir en 2014.
"C'est un attentat contre la démocratie et la souscription du Burkina Faso à la charte internationale et universelle des droits de l’homme, dénonce-t-il. Cela consiste à légaliser les crimes d’Etat, de sang et économique. Le MPSR [le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, la junte militaire de transition proclamée] tente de créer une sorte de diversion pour servir l’impunité comme une assiette de gouvernance, c’est un viol de l’imaginaire des martyrs des 30 et 31 octobre. La place des bourreaux, c’est derrière les barreaux !"
Ce vendredi, aux côtés d’anciens présidents tels que Roch Kaboré, Michel Kafando, Isaac Zida et Jean-Baptiste Ouédraogo, Blaise Compaoré participera à une rencontre avec le président Damiba. Après la rencontre, il devrait retourner samedi à Abidjan.