La ville a enregistré ces derniers temps des émeutes avec des jeunes qui s’en sont pris à des symboles de l’administration publique.
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Mais qui sont ces manifestants ? Fodé Oumar, journaliste dans une radio locale, explique que ce sont "des jeunes qui habitent à Boké, mais qui n'ont pas d'emploi", ou selon lui, l'autre profil est "le jeune d'ailleurs qui est arrivé il y a six mois, mais qui n'a pas trouvé de travail".
"La troisième catégorie de personne, c'est ceux qui ont investi mais qui ne voient pas le retour sur investissement" dans les entreprises minières, explique le journaliste.
"C’est pourquoi lorsqu'il y a eu ces manifestations, toutes ces catégories se sont retrouvées dans la rue et c’est devenu une véritable bourrasque", conclut-il.
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La ville porte encore des traces de plusieurs manifestations violentes.
Véhicules caillasses, édifices publiques endommagés, tel est le message des jeunes de Boké.
"Ces manifestations, c'est les frustrations de plusieurs années", souligne Amadou Laouratou Diallo, activiste et chef du projet "Oser Innover". "Car les jeunes réclament tout: l'eau, l'électricité, l'emploi".
Et pourtant les opportunités ne manquent dans cette région, mais malgré la richesse du sol, les jeunes semblent s’attacher qu’à un seul rêve: les sociétés minières.
"Nous nous sommes intéressés aux opportunités agricoles et non agricoles", souligne-t-il. "Dans les opportunités agricoles, nous avons trouvé que la filière d’anacarde, si elle est développée, elle donne la possibilité de créer de l’emploi, de créer de la croissance donc de booster le développement local plus que les mines".
Plusieurs jeunes passent la journée dans les cafés, d’autres peu nombreux comme ces filles ont décidé de passer à autre chose en proposant de laver les voitures. Même si le lavage des véhicules et motos est manuel, pour Hawa et ses amies, c’est un nouveau départ.
"Après nos études, nous n'avons pas eu d'emploi", explique l'une d'entre elles. "Nous avons eu une formation sur l'entreprenariat et c'est comme cela que nous avons eu l'idée".
Plusieurs sociétés exploitent la bauxite, d’autres prospectent, sondent, construisent des ponts, des routes, des cités, des infrastructures qui donne de l’espoir aux jeunes de Boké, un rêve pour d’autre qui ne sera pas réaliser.
Zakaria Camara, envoyé spécial à Boké