Le porte-parole de l'armée Onyema Nwachukwu a dit dans un communiqué avoir des "informations crédibles" selon lesquelles les jihadistes ont "infiltré des villages" aux alentours de la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri.
"Ils menacent des habitants innocents et les mettent en garde de quitter leurs maisons", affirme l'armée.
Mercredi, les Nations Unies ont révélé que plus de 30.000 personnes étaient venues se réfugier à Maiduguri, fuyant les violences entre l'armée et Boko Haram dans la région de Baga et Monguno.
Cette annonce est un camouflet pour le gouvernement nigérian et l'armée, qui ne cessent de répéter que la situation est sous contrôle dans la région du Lac Tchad, malgré des attaques constantes contre les bases militaires, qui ont fait des dizaines voire des centaines de morts parmi les soldats.
Un membre des milices civiles, qui combattent Boko Haram aux côtés de l'armée, a expliqué à l'AFP que les combattants avaient prévenu les civils d'une attaque sur le village de Jakana, ainsi qu'à Mainok, sur la route entre Maiduguri et Damaturu (Etat de Yobe).
Les civils du nord-est du Nigeria sont au coeur d'un conflit qui a fait 27.000 morts depuis 2009, et pris en étau entre les insurgés et l'armée, souvent accusée de commettre des exactions et violations des droits de l'Homme.
Dans son communiqué, le porte-parole insiste d'ailleurs sur le fait que toute personne ne donnant pas d'informations sur les mouvements des combattants "sera considérée elle-même comme +terroriste+".
L'ONU estime que plus de 1,7 millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer, la grande majorité d'entre elles vivant dans des camps de déplacés et dépendant exclusivement de l'assistance humanitaire pour leur survie.