M. Bolsonaro a atterri dimanche à 15h40 heure locale (19h40 GMT) sur la base aérienne Andrews, près de Washington.
C'est le premier voyage de M. Bolsonaro à l'étranger pour une rencontre bilatérale depuis qu'il a pris ses fonctions le 1er janvier. Il avait assisté en janvier au forum économique de Davos (Suisse).
Le président brésilien est accompagné de six ministres, dont ceux des Affaires étrangères, Ernesto Araujo, de l'Economie, l'ultra-libéral Paulo Guedes, et de la Justice et de la Sécurité, Sergio Moro.
Eduardo Bolsonaro, fils du président d'extrême droite et député fédéral, qui joue un rôle majeur dans le rapprochement de Brasilia avec la droite ultraconservatrice américaine, se trouve lui aussi à Washington.
Le président Bolsonaro, qui n'a jamais caché son admiration pour son homologue américain, a souligné sur Twitter l'importance cruciale que revêt pour lui cette visite.
- "Alliance pour la liberté" -
"Pour la première fois depuis longtemps, un président brésilien qui n'est pas anti-américain vient à Washington", a-t-il écrit. "C'est le commencement d'une alliance pour la liberté et la prospérité, comme les Brésiliens l'ont toujours désirée".
Avant le départ de M. Bolsonaro pour Washington, le porte-parole de la présidence brésilienne, Otavio do Rêgo Barros, avait déclaré que cette visite était "un signe de la priorité que le gouvernement attribue à la construction d'une association solide avec les Etats-Unis".
C'est mardi que le chef de l'Etat brésilien doit rencontrer le président Trump mardi dans le Salon ovale de la Maison Blanche. Auparavant, il doit s'entretenir avec Luis Almagro, secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), qui a son siège à Washington.
Il participera aussi à plusieurs forums pour vanter les atouts de l'économie brésilienne.
Quelque 50 personnes ont manifesté dimanche devant la Maison Blanche contre la venue de M. Bolsonaro avec des pancartes disant "Bolsonaro assassin" et "Libérez Lula", référence à l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), en prison pour corruption.
L'un des principaux sujets des entretiens avec M. Trump devrait être la crise au Venezuela, sur laquelle les deux présidents devraient réaffirmer une ligne dure contre le président socialiste Nicolas Maduro.
Les Etats-Unis, qui exigent le départ du pouvoir du chef de l'Etat vénézuélien, sont à la tête des quelque 50 pays, dont le Brésil, ayant reconnu l'opposant Juan Guaido, président du Parlement, après qu'il s'est autoproclamé président par intérim.
Pour accroître la pression, Washington impose au Venezuela des sanctions économiques et a décrété un embargo sur le pétrole, exportation cruciale pour l'économie du pays, qui entrera en vigueur le 28 avril.
- Coopération aérospatiale -
Par ailleurs, M. Bolsonaro a annoncé jeudi la signature pendant sa visite d'un accord de coopération technologique. Il permettra notamment aux Etats-Unis de lancer des satellites depuis le centre spatial d'Alcantara, dans l'Etat septentrional de Maranhao.
Alcantara est idéalement situé en raison de sa proximité avec l'équateur, qui permet des économies de combustible de l'ordre de 30% pour les lancements ou la mise en orbite de charges plus lourdes.
MM. Bolsonaro et Trump devraient aussi discuter de mesures visant à accroître le commerce bilatéral et de la possibilité de l'entrée du Brésil dans l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques.
Dimanche soir, M. Bolsonaro, qui est logé pendant son séjour à Blair House, la résidence pour les hôtes officiels située près de la Maison Blanche, a dîné à la résidence de l'ambassadeur du Brésil à Washington avec des leaders d'opinion.
Selon des sources diplomatiques, parmi les invités figuraient Steve Bannon, ancien stratège de campagne de Donald Trump, et Olavo de Carvalho, un écrivain brésilien résidant aux Etats-Unis et considéré comme le gourou de M. Bolsonaro.
Après sa visite aux Etats-Unis, M. Bolsonaro se rendra au Chili puis, fin mars, en Israël.
Avec AFP