Si le Parlement "veut plus de temps pour étudier" la loi sur l'accord de Brexit qu'il a conclu avec Bruxelles, "ils (les députés, ndlr) peuvent l'avoir mais ils doivent approuver des élections législatives le 12 décembre", a-t-il déclaré dans un entretien avec la BBC, à une semaine de la date prévue pour la sortie de l'UE.
Boris Johnson a été contraint de demander un report du Brexit de trois mois à l'UE. Les dirigeants européens doivent donner leur réponse dans les jours qui viennent.
Les 27 ne s'accordent pas pour l'instant sur la durée du report: certains pays comme l'Irlande plaident pour le 31 janvier, d'autres comme la France souhaitent un report plus court, d'autres n'ont pas de position arrêtée.
Les ambassadeurs des 27 doivent se réunir de nouveau vendredi à Bruxelles, et "le plus probable" est qu'ils recommandent aux chefs d'Etat d'accepter un report de trois mois, selon un diplomate européen.
La question "pourrait être débattue pendant le week-end par les dirigeants et la réponse pourrait arriver lundi", selon cette source. L'idée est de trancher par une décision écrite, mais si les désaccords persistent, les Européens n'écartent pas un nouveau sommet la semaine prochaine pour décider.
Selon la future présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la probabilité que l'Union européenne accepte un nouveau report de la date du départ du Royaume-Uni "semble très bonne".
Sans attendre, le ministre britannique chargé des Relations avec le Parlement Jacob Rees-Mogg a déclaré devant les députés qu'ils pourraient se prononcer lundi sur la tenue d'élections anticipées.
Peu après l'appel de Boris Johnson, le Parlement a approuvé par 310 voix (294 contre) son programme de politique générale, exposé dans le discours de la reine Elizabeth II le 14 octobre.
Le dirigeant conservateur a pourtant perdu la majorité absolue au fil des semaines, après avoir exclu une vingtaine de députés qui avaient voté contre lui et perdu le soutien du petit parti unioniste DUP, opposé à son accord de Brexit.
- "Cauchemar " -
Boris Johnson a également reproduit sur son compte Twitter une lettre au chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn dans laquelle il plaide pour l'organisation d'élections afin de sortir de l'impasse.
"Il est de notre devoir de mettre fin à ce cauchemar et de procurer au pays une solution aussitôt que ce sera raisonnablement possible", écrit le Premier ministre britannique. "Ce parlement a refusé de prendre des décisions. Il ne peut pas refuser de laisser les électeurs le remplacer par un Parlement qui peut prendre des décisions", a-t-il ajouté dans cette lettre.
Le Labour "soutiendra des élections une fois que la possibilité d'une sortie sans accord de l'UE sera écartée et si le report le permet", a répliqué la députée travailliste Valerie Vaz devant le parlement.
Le Royaume-Uni, qui s'est prononcé par référendum en juin 2016 pour une sortie de l'UE, devait initialement en partir le 29 mars, une date déjà repoussée à deux reprises (au 12 avril puis au 31 octobre).
Les députés ont approuvé mardi le principe de l'accord de Boris Johnson mais se sont prononcés contre le calendrier d'examen accéléré proposé par le Premier ministre. Ce dernier avait alors annoncé qu'il suspendait l'examen de l'accord par le Parlement jusqu'à ce que l'Union européenne prenne une décision sur un report de la date du divorce -un report auquel il est personnellement opposé.
Les derniers sondages donnent aux conservateurs dix points d'avance sur les travaillistes (35% contre 25%) en cas de législatives anticipées.