Soupçons de financement illégal de la campagne du président Temer au Brésil

Le président du Brésil Michel Temer s'exprime pendant une rencontre avec les syndicats sur les propositions du gouvernement concernant la sécurité sociale à Brasilia, Brésil, le 16 mai 2016.

Une enquête a été ouverte par la justice brésilienne pour savoir si un versement de 425.000 dollars du groupe de BTP Andrade Gutierrez à la campagne électorale de 2014 de l'actuel président conservateur Michel Temer provient du réseau de corruption de Petrobras.

Temer, du Parti Mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre-droite), était le vice-président du tandem politique qui a conduit la dirigeante de gauche Dilma Rousseff à la présidence et c'est lui qui lui a succédé après sa destitution controversée, fin août.

Maintenant, il demande de séparer les enquêtes sur l'argent que leurs partis respectifs ont reçu lors de cette campagne de 2014.

L'ancien président de Andrade Gutierrez, Otavio Azevedo, a avoué - dans le cadre d'un accord avec la justice pour réduire sa peine - que l'entreprise avait remis un chèque d'origine illicite au Parti des Travailleurs (PT, gauche) de Mme Rousseff.

Cependant, les avocats de Mme Rousseff ont rendu publique cette semaine la copie d'un chèque d'un million de réais, daté du 10 juillet 2014 et déposé le 14 du même mois sur un compte du PMDB, émis à l'ordre de "Election 2014 Michel Miguel Elias Temer Lulia Vice-Président".

Et ils ont accusé de "faux témoignage" M. Azevedo, qui devra maintenant témoigner une nouvelle fois auprès du président du Tribunal Supérieur Electoral (TSE).

Le porte-parole de la présidence brésilienne, Alexandre Parola, a affirmé jeudi soir que le chèque n'avait rien d'illégal.

"Il s'agit d'un chèque nominal du PMDB versé à la campagne du vice-président de l'époque Michel Temer (...). Il suffit de lire le chèque. Il n'y a pas eu d'irrégularité dans la campagne du vice-président de l'époque, Michel Temer", a-t-il souligné.

L'éditorialiste du quotidien O Globo, Merval Pereira, a écrit vendredi "qu'au lieu de la défendre", les avocats de Mme Rousseff "tentent d'incriminer l'actuel président", mus par un désir de "vengeance".

Depuis sa destitution par le Sénat pour maquillage des comptes publics, Mme Rousseff accuse M. Temer de l'avoir "trahie" et d'avoir orchestré un "coup d'Etat" parlementaire pour prendre sa place.

Avec AFP