La police brésilienne a arrêté jeudi un ancien ministre des gouvernements de gauche de Lula puis de Dilma Rousseff et a perquisitionné au siège de leur Parti des Travailleurs (PT), à Sao Paulo, dans le cadre de l'enquête sur le scandale de corruption Petrobras.
Ces deux opérations ont requis un important déploiement de policiers dans cinq Etats, selon la police.
Paulo Bernardo, ex-ministre de la Planification de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) et des Communications pendant le premier mandat de Mme Rousseff (2011-2015), a été interpellé à Brasilia dans le cadre d'une enquête sur une affaire de versements de "pots-de-vin de 100 millions de réais (plus de 26 millions d'euros, ndlr) à divers fonctionnaires", selon le parquet de Sao Paulo.
Les autorités ont estimé jeudi que près de deux millions d'euros auraient été versés à un cabinet d'avocats lié à M. Bernardo, un personnage-clé du PT et le mari de la sénatrice PT Gleisi Hoffmann, très proche de Dilma Rousseff.
Un autre ministre de Mme Rousseff, celui de la Prévoyance sociale, Carlos Gabas, a été par ailleurs convoqué pour être entendu sur cette affaire.
Le parquet a souligné jeudi que c'est l'ancien président du PT "Joao Vaccari qui fixait les pourcentages à être versés". M. Vaccari est actuellement en prison dans le cadre de l'enquête Petrobras.
Mme Rousseff, réélue présidente en 2014, lutte pour sa survie politique depuis sa mise à l'écart le 12 mai par le Sénat. Elle est dans l'attente d'un jugement définitif dans le cadre de la procédure de destitution engagée contre elle pour maquillage des comptes publics, prévu pour le 22 août.
Elle a été remplacée par son vice-président, Michel Temer, qu'elle accuse d'avoir ourdi un coup d'Etat parlementaire.
L'opération policière de jeudi est un nouveau volet de l'enquête "Lavage Express" qui a révélé au grand jour un vaste réseau de corruption monté par des entrepreneurs du BTP qui négociaient des contrats avec le géant public pétrolier Petrobras en échange du versement de pots-de-vin à des partis politiques.
Elle a déjà conduit en prison de nombreux hommes d'affaires, ex-directeurs de Petrobras et responsables politiques dont trois ministres de l'actuel président Temer.
M. Temer lui même a été cité dans l'affaire Petrobras mais n'a encore fait l'objet d'aucune accusation formelle.
Selon la Constitution brésilienne, le président ne peut être jugé pour des délits antérieurs à sa prise de pouvoir.
Avec AFP