Ce dernier, négociateur en chef de l'UE, a reçu l'Irlandais en fin de matinée avant d'accueillir dans la foulée le ministre du Brexit Stephen Barclay, à un mois de la date prévue du départ du Royaume-Uni le 31 octobre.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson souhaite conclure un accord de divorce à temps pour le sommet européen du 17 octobre.
"Il y a toujours un fossé important entre les deux parties", a toutefois déclaré le chef de la diplomatie irlandaise après son entrevue avec M. Barnier.
"Et jusqu'à ce qu'il y ait une proposition écrite sérieuse qui puisse être la base pour une négociation, alors le fossé, qui est large pour le moment, va perdurer", a-t-il expliqué.
Alors que les tensions sont à leur comble au Royaume-Uni entre Boris Johnson et le parlement britannique, Londres tente toujours de convaincre les Européens de modifier le compromis trouvé sous l'impulsion de Theresa May mais rejeté trois fois par les députés.
Michel Barnier a rappelé sur Twitter la position de l'UE avant sa rencontre avec M. Barclay.
"Nous avons besoin d'une solution juridiquement opérationnelle dans l'accord de retrait pour régler le problème créé par le Brexit sur l'île d'Irlande", a-t-il écrit.
M. Barnier a souligné que les 27 Etats membres restaient fermement unis pour défendre l'accord de paix en Irlande et le marché unique européen.
Il a par ailleurs assuré à Simon Coveney que son équipe restait disponible en continu pour trouver un accord.
"Mais cela doit se faire sur la base d'une proposition sérieuse venant du Royaume-Uni. Et cela n'est pas encore arrivé", a souligné M. Coveney.
De leur côté, les Britanniques estiment qu'il "reste beaucoup de travail à faire", mais qu'il y a "un objectif commun d'arriver à un accord".
"Et un accord est faisable", a avancé un porte-parole du gouvernement britannique.
Les discussions achoppent sur la question du "backstop", dont Londres ne veut pas. Cette clause de sauvegarde incluse dans l'accord de retrait prévoit, en cas d'absence d'alternative, de créer un "territoire douanier unique" entre l'UE et le Royaume-Uni après le Brexit.
Ce "filet de sécurité" doit éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du nord.
Interrogé par des journalistes, le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier, en visite à Bruxelles pour une autre réunion, a estimé que l'UE avait "intérêt à éviter un Brexit sans accord" et à "placer nos relations avec le Royaume-Uni" sur de bonnes fondations.