Buhari consulte les anciens présidents nigérians pour trouver une solution aux manifestations

Le président nigérian Muhammadu Buhari préside une réunion du gouvernement à Abuja, au Nigeria, le 13 mai 2020. (Photo: Nigeria Presidency/Handout via REUTERS)

Le président nigérian Muhammadu Buhari est en consultation avec ses prédécesseurs et les chefs des services de sécurité lors d’une réunion par visioconférence, a-t-on appris vendredi de source officielle.

Même si l’agenda de cette réunion sans précédent n’a pas été communiqué, les analystes s’accordent à dire que le locataire d’Aso Villa, élu en 2015, consulte ses prédécesseurs pour trouver une solution à la crise qui secoue le pays le plus peuplé d’Afrique née de manifestations contre la brutalité policière.

Parmi les anciens dirigeants qui ont répondu présent figurent son ex-adversaire Goodluck Jonathan, mais aussi Olusegun Obasanjo, Abdulsalami Abubakar, Ernest Shonekan et Yakubu Gowon, précise Bashir Ahmad, porte-parole de la présidence nigériane, via Twitter.

La veille, le président Buhari avait appelé les manifestants du mouvement "END SARS" à mettre fin à leurs manifestations et à s’engager dans un dialogue avec le gouvernement.

Dans une allocution télévisée, M. Buhari a déclaré que les manifestants avaient le droit, en vertu de la Constitution, de s’exprimer pacifiquement. Cependant, a-t-il ajouté, leurs intentions ont été détournées par des voyous déterminés à semer la pagaille dans tout le pays.

Le président nigérian Muhammadu Buhari se prépare à prononcer un discours télévisé à Abuja, au Nigeria, le 22 octobre 2020.

Le président Buhari a aussi rappelé à ses concitoyens que le gouvernement fédéral avait déjà accepté les revendications en cinq points des manifestants et qu'il s'était engagé à réformer davantage la police.

Le sommet virtuel de vendredi a lieu après que la violente répression des manifestants ait suscité de vives critiques à travers le monde.

L'ancien président Obasanjo était sorti de sa réserve habituelle pour appeler le gouvernement et les manifestants à "éviter la violence et à embrasser le dialogue" dans une déclaration lue en personne et diffusée sur la chaîne Channels Television.

Mobilisées via les réseaux sociaux, les manifestations menées par les jeunes dans plusieurs régions du pays ont initialement ciblé la Brigade spéciale fédérale de lutte contre les vols (SARS), une unité de police notoire longtemps accusée de harcèlement, d'extorsion et d'exécutions extrajudiciaires. Ces manifestations ont progressivement pris la tournure de revendications plus larges.