Burkina : Diendéré inculpé dans l’affaire Sankara

Photo d'archives: le général Gilbert Diendéré, mercredi 23 septembre 2015, à Ouagadougou.

Le tribunal militaire du Burkina Faso a inculpé le général Gilbert Diendéré, qui avait brièvement pris le pouvoir lors d’un coup d'Etat, pour l'assassinat en 1987 de l'ancien leader révolutionnaire Thomas Sankara.

"Le général Diendéré a été inculpé le 12 novembre dans le dossier Sankara des chef d'inculpation suivants : attentat, assassinat et recel de cadavre", a affirmé un membre du parquet à l'AFP lundi 7 décembre.

Le général Diendéré fait déjà face à des accusations ayant trait au putsch perpétré contre le gouvernement de transition en septembre dernier et qui avait duré une semaine.

Le directeur du tribunal, le colonel Sita Sangaré, avait confirmé la nouvelle à l'agence Associated Press dimanche. Un membre de la famille Sankara, Mousbila Sankara, avait déclaré que l'accusation avait été portée contre le général la semaine dernière, mais n’avait pas été rendue publique.

L’avocat de la famille, Stanislas Sankara Benewinde qui n’a aucun lien de parenté avec Thomas Sankara, a déclaré que plusieurs autres personnes ont été arrêtées et inculpées en relation avec le dossier Sankara, y compris d’anciens membres de la garde présidentielle qui ont fourni d’importantes informations dans le cadre de l'enquête.

Faire la lumière sur la mort de Sankara

C’est seulement cette année que les autorités burkinabè ont exhumé le corps de Thomas Sankara. Sa famille veut faire la lumière sur sa mort, après que l'homme qui avait renversé Sankara, son ancien meilleur ami Blaise Compaoré, a été chassé du pouvoir l'an dernier à l’issue d’un soulèvement populaire.

En 1987, Diendéré était le commandant de la garde présidentielle, aussi connue comme le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le même RSP derrière la tentative de coup d’Etat de septembre 2015.

M. Compaoré avait organisé le coup d'Etat de 1987, mais nie toute participation dans l'assassinat de Sankara.

Thomas Sankara, un révolutionnaire marxiste, avait pris le pouvoir en 1983, alors qu’il n’était âgé que d’une trentaine d’années. Au cours de ses quatre années en tant que président, le Burkina Faso avait pu doubler le nombre d'enfants admis dans les écoles, réduire la mortalité infantile, redistribuer des terres aux familles pauvres et faire planter 10 millions d'arbres dans la capitale, Ouagadougou.

Le Burkina Faso a élu le 29 novembre dernier un nouveau président, Roch Marc Christian Kaboré.

Avec AP