Trois personnes, dont deux élus locaux, abattues dans le nord du Burkina

Des agents de sécurité se mettent à l'abri lors d'une prise d'otage, à Ouagadougou, le 2 mars 2018.

Trois personnes, dont deux élus locaux de Manssifigui, un village du nord du Burkina, ont été abattues dans la nuit de jeudi à vendredi par des individus armés, ont indiqué des sources sécuritaire et locale.

"Un conseiller municipal et son fils et le président du Comité villageois de développement de Manssifigui, ont été enlevés et exécutés par des individus armés", a déclaré une autorité locale, sous le couvert de l'anonymat.

Une source sécuritaire, jointe par l'AFP, a confirmé l'attaque, évoquant des "assassinats ciblés" perpétrés "probablement par des groupes jihadistes" qui sévissent dans la région.

Manssifigui est un village situé à 12 km de la commune de Tin-Akoff, chef-lieu du département situé dans la province de l'Oudalan au nord du Burkina Faso.

Ces individus armés, "une dizaine", sont arrivés à bord d'engins à deux roues, "tirant en l'air avant de se rendre au domicile du conseiller municipal et l'ont fait sortir avec un de ses fils", a expliqué cette source.

"Ils ont également enlevé le président du comité villageois de développement et ont abattu les trois personnes à l'intérieur du village et sont repartis en tirant toujours en l'air", a-t-elle poursuivi.

Un habitant a été blessé par balle, a précisé la source.

Le nord du Burkina, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d'attaques jihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015, notamment dans le nord et l'est du pays.

Les habitants de ces zones vivent dans la psychose des attaques qui ont déjà causé la mort de plusieurs civils.

Selon un décompte de l'AFP, les attaques attribuées aux groupes jihadistes ont fait plus de 255 morts depuis 2015. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises, avec un bilan total de près de 60 morts.