Une nouvelle attaque fait 30 morts parmi les civils dans l'est du Faso

Des policiers burkinabè participent à une manœuvre de simulation dans le cadre de l'exercice Flintlock 2019 à Ouagadougou, Burkina Faso, le 27 février 2019. (U.S. Army photo by Staff Sgt. Anthony Alcantar)

Une trentaine de personnes ont été tuées samedi par des individus armés à Kompienbiga près de Pama (est du Burkina Faso), selon deux habitants, au cours d'une attaque attribuée à des "groupes armés terroristes" jihadistes par une source sécuritaire.

"Ils (les assaillants) ont fait irruption dans le marché sur des motos et ont commencé à tirer, surtout sur les gens qui tentaient de fuir" a affirmé dimanche à l'AFP un habitant, chiffrant le bilan à une "trentaine de morts".

"Un groupe (d'assaillants) a procédé à des fouilles de ceux qui étaient restés sur place tandis qu’un autre groupe a poursuivi ceux qui ont fui", a-t-il poursuivi.

"C’est difficile de dire combien de personnes ont été tuées. Il y avait des corps au niveau du marché, d’autres dans la brousse. Plus d’une trentaine de corps ont été rassemblés hier", a témoigné un autre habitant, "sans nouvelles" de son frère présent au marché lors de l’attaque.

Une source sécuritaire, qui s'est refusée à donner un bilan, a confirmé que "l’attaque a été menée sur le marché de bétail, qui se tient habituellement les samedis" par "des éléments des groupes armés terroristes venus à bord de motocyclettes".

Un élu local de la province de Kompienga, parle de "plusieurs dizaines de morts, notamment des commerçants et des habitants de la localité".

Selon la BBC, au moins 15 personnes ont été tuées vendredi lorsque des militants islamistes présumés ont attaqué un convoi de commerçants dans le nord, près de la frontière avec le Mali.

L’Est et Nord du Burkina Faso sont les régions les plus touchées du pays par les exactions jihadistes qui ont fait plus de 900 morts et 860.000 déplacés depuis cinq ans.

Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l'ordre du Burkina, pays pauvre d'Afrique de l'ouest, n'arrivent pas à enrayer la spirale de violences jihadistes, malgré l'aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5.100 hommes dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane.

Les violences jihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent le centre du Sahel, ont fait au total 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l'ONU.

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