Burkina Faso : Kaboré élu président dès le 1er tour

Roch Marc Christian Kaboré, ancien baron du régime de l'ex-président Blaise Compaoré passé dans l'opposition, a été élu président du Burkina Faso à l'issue du premier tour de la présidentielle.

Roch Marc Christian Kaboré est devenu le premier chef d'Etat démocratiquement élu depuis 1978 au Burkina Faso.

L'ancien membre du régime de Compaoré a obtenu la majorité absolue avec 53,49 % des suffrages (1 668 169 voix) contre 29,65 % (924 811 voix) recueillis par son plus sérieux rival Zephirin Diabré, qui avait reconnu sa défaite quelques minutes avant l'annonce des résultats provisoires par la Commission électorale indépendante. VOA Afrique a recueilli sa réaction :

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Déclaration de Zéphirin Diabré, leader de l'UPC

Lors d'une élection suivie par toute l'Afrique après l'insurrection populaire d'octobre 2014 qui a renversé Blaise Compaoré, M. Kaboré récolte ainsi un score historique dépassant de loin les scores obtenus par le "Beau Blaise" durant ses 27 années au pouvoir.

Acclamé par plusieurs milliers de personnes réunies devant le siège de son parti, M. Kaboré a déclaré à ses partisans : "Nous devons nous mettre au travail immédiatement. C'est tous ensemble que nous devons servir le pays."

"Aux jeunes, aux femmes et aux anciens", M. Kaboré a promis sa "détermination pour ouvrir des opportunités de lendemains meilleurs".

Le prochain président a aussi adressé ses "chaleureuses félicitations aux organes de la transition", mis en place après la chute du régime de Compaoré et qui ont organisé le scrutin.

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Discours de Roch Marc Christian Kaboré après l'annonce de sa victoire

Roch Marc Christian Kaboré est resté 26 ans compagnon de Blaise Compaoré, occupant des postes prestigieux (Premier ministre, président de l'Assemblée) avant de tomber en disgrâce, et de quitter le régime juste dix mois avant sa chute.

Attente du résultat des législatives

Le nouveau président, élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois, doit toutefois attendre le résultat des législatives, un scrutin à un tour à la proportionnelle par circonscription, pour savoir quelle sera sa marge de manoeuvre​

Le parti de Compaoré, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), n'avait pas de candidat à la présidentielle, une loi controversée interdisant de scrutin les pro-Compaoré ayant soutenu la révision constitutionnelle en 2014. Toutefois le CDP pourrait réaliser un bon score aux législatives.

Félicitations de Hollande et de Ban Ko-moon

Le président français François Hollande, depuis Paris, s'est dit "très heureux que les élections se soient passées de manière transparente, démocratique et que les résultats ne souffrent aucune contestation".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué lundi "la manière pacifique" dont ont été conduites les élections et plus particulièrement la "forte participation des femmes au processus électoral".

M. Ban a "encouragé tous les dirigeants politiques et les protagonistes nationaux à maintenir cette atmosphère paisible" dans ce pays pauvre de 18 millions d'habitants d'Afrique de l'Ouest.

Ouagadougou reprend son activité

A Ouagadougou, l'activité était normale mardi matin : magasins, vendeurs, et industries fonctionnant normalement. Quelques supporteurs arboraient des maillots orange, aux couleurs du parti du vainqueur.

"Kaboré était avec Compaoré mais il a quitté quand il a compris qu'il fallait changer parce que cela allait mal. Il a l'expérience. Cela va bien se passer", a assuré à l'AFP Abraham Thiombiano, gardien.

"Kaboré va être le président du changement. Il va bien faire son travail mais le plus important c'est la paix", affirmait Pierre Congo, un commerçant se présentant comme un électeur de "Roch".

"Je n'ai pas le pouvoir mais l'espoir", plaisantait Médard Nébié, serveur qui a voté pour Zéphirin Diabré. Il assure: "respecter la décision des Burkinabè".

"L'élection a été parfaite. Il n'y a pas eu de problème. Donc, il (Kaboré) mérite de gagner. Maintenant on attend le travail", a-t-il poursuivi.

Le nouveau président promet de s'attaquer au chômage des jeunes, endémique dans ce pays pauvre de 18 millions d'habitant, de moderniser le système de santé promettant notamment la gratuité des soins pour les moins de 6 ans, et de mettre l'accent sur l'éducation.

Avec AFP