Burkina Faso : l’armée veut la présidence du parlement et sa participation à la transition

Cérémonie d'ouverture du Sommet extraordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur la maladie à virus Ebola et sur la situation au Burkina Faso, ce jeudi 06 novembre 2014, à Accra (Ghana).

L’opposition, la société civile et les leaders religieux et traditionnels se réuniront mercredi pour étudier les propositions de l'armée au projet de charte de la transition.

Le lieutenant-colonel Isaac Zida a fait part à la médiation africaine assurée par les présidents du Sénégal et du Togo, Macky Sall et Faure Gnassingbé, à Ouagadougou depuis mardi matin, des "amendements" de l'armée à la "charte" proposée par les civils.

MM. Sall et Gnassingbé sont arrivés mardi à Ouagadougou au nom de la Cédéao, l'union économique ouest-africaine, pour faciliter la transition au Burkina Faso, ont aussi rencontré l'opposition, la société civile et les autorités religieuses et traditionnelles pour leur expliquer les désidérata de l'armée.

« Parmi nos propositions, on a demandé que le Conseil national de transition (l'organe législatif, NDLR) soit présidé par un militaire et qu'il comprenne des militaires », a révélé un gradé burkinabè à l’AFP.

De leur part certains membres des partis politiques, de la société civile et les leaders religieux et traditionnels estiment que l’armée aura déjà une concession en acceptant de laisser le pouvoir exécutif aux civils.

« Mais que le président et le Premier ministre de la transition soient des civils, ça, c'est acté », s’est pour sa part rejouui Luc Marius Ibriga, responsable d'ONG et membre reconnu de la société civile.

Dans leur projet de Charte, les civils prévoient notamment un président civil, un gouvernement de 25 ministres et une Assemblée de transition de 90 députés.

Seuls 10 sièges sont attribués aux militaires et 10 autres à l'ancienne majorité dans ce projet.

A l'inverse, dans les propositions de l'armée, l'assemblée de transition comporte 60 membres, répartis équitablement entre l'opposition (15 sièges), la société civile (15), l'armée (15) et l'ancienne majorité (15).