La note était du ministre des Mines et des Carrières annonçant aux acteurs du secteur minier burkinabè en général et du sous-secteur de l'artisanat minier en particulier la suspension de l'autorisation d'exportation de l'or et d'autres substances précieuses de production artisanale et semi-mécanisée.
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La suspension d’exportation est entrée immédiatement en vigueur. Le gouvernement explique que cette suspension fait suite au besoin d'assainissement du secteur et traduit sa volonté de mieux organiser la commercialisation de l'or et des autres substances précieuses. Mais certains acteurs du secteur ne voient pas les choses ainsi et demande au gouvernement d’ouvrir les échanges.
"Ce n’est pas vraiment appréciable. Pour nous, en toute chose il faut privilégier la concertation pour voir quel sera l’impact de cette décision. Mais nous avons constaté qu’à plusieurs reprises, il y a des décisions qui se prennent qui concernent le secteur sans concertation alors que nous sommes sur le terrain, nous sommes les vrais acteurs. C’est nous qui allons aider l’Etat dans ses programmes de développement. Cette suspension va créer beaucoup de situations. Nous en tant que structure, nous sommes en train de sensibiliser les acteurs et les ramener à se formaliser. Et nous sommes conscients que dans le désordre on ne peut pas s’en sortir. Et si on ne comprend pas cela et on prend une décision unilatérale, ce n’est pas la bonne voie. L’Etat doit revoir les choses et de convoquer les acteurs pour qu’on puisse s’asseoir et discuter et trouver un terrain d’entente et trouver la solution ensemble", a déclaré Masmoudou Sawadogo, président de l’Union nationale des associations des artisans miniers du Burkina.
Mais d’autres acteurs restent prudents. "Nous avons accueilli comme les autres membres du bureau la décision du gouvernement par rapport à la suspension de l’autorisation d’exploitation de l’or. Nous sommes en concertation pour voir dans quelle mesure nous allons trouver une solution", a expliqué Koutiga Koama, secrétaire général du Syndicat national exploitants miniers artisanaux du Burkina.
Selon le gouvernement, durant la période de suspension, les acteurs miniers qui disposent de quantités à exporter, sont tenus de prendre attache avec la Société nationale des substances précieuses (SONASP) – une société nouvellement créée – qui se chargera de les payer. Depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, le Burkina veut avoir un regard sur sa production d’or. Fin janvier, il a justement lancé une usine de traitement des résidus miniers, une première dans la sous-région.