Burkina Faso : un an de prison ferme pour vente de sodas périmés

Un marché du Burkina Faso

Deux frères, dirigeants d'une entreprise dans laquelle la police du Burkina Faso avait saisi 1.300 tonnes de sodas périmés en février, ont été condamnés vendredi à un an de prison ferme pour "tromperie du consommateur aggravée".

Les deux hommes et l'entreprise en tant que personne morale devront payer chacun 10 millions de francs CFA (15.000 euros) d'amende.

Onze autres prévenus étaient jugés dans ce dossier. Dix d'entre eux ont été relaxés, tandis que le onzième, un Tunisien, a été condamné à trois mois de prison ferme et 5 millions de FCFA (env 7.500 euros) d'amende.

Près de 1.300 tonnes de canettes de soda périmé avaient été saisies le 19 février dans des entrepôts de cette compagnie d'import-export. Les cannettes, qui provenaient de Tunisie et avaient transité par le Togo, étaient destinées à être revendues au Burkina après réimpression de nouvelles dates de péremption sur leurs étiquettes.

Le patron de l'entreprise importatrice, réputé proche du président déchu Blaise Compaoré, a reconnu les faits à la barre, assurant que les sodas étaient encore buvables.

"C'est la première fois depuis peut-être 30 ans qu'un homme d'affaires de cette trempe prend une telle peine", s'est réjoui sous couvert d'anonymat un responsable de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB), partie civile, qui s'est vue accorder 15 millions de FCFA de dommages et intérêts (23.000 euros environ).

La multinationale Coca-Cola, également partie civile, recevra un franc symbolique. Le tribunal a ordonné le retrait des produits du marché aux frais des condamnés.

Outre des canettes de Coca-Cola, Fanta, Sprite etc., des boîtes de tomates en conserve périmées avaient été saisies par la police.

La fraude et la contrefaçon sont régulièrement dénoncées au Burkina Faso, pays pauvre et enclavé d'Afrique de l'Ouest.

Au moins 18.000 litres d'huile présentée comme anti-cholestérol mais fabriquée avec de la soude caustique, un produit toxique, ont été saisis en mars près de Ouagadougou.