"L'équipe fait un travail remarquable dans des conditions difficiles", a ajouté cette source. Selon le quotidien Le Monde, qui cite "plusieurs sources" non identifiées, cette demande serait liée à une lettre envoyée par Luc Hallade aux ressortissants français de Koudougou le 12 décembre 2022.
Dans ce courrier partiellement diffusé sur Twitter, l'ambassadeur invitait ses compatriotes habitant Koudougou à quitter cette ville, située à 100 kilomètres à l'ouest de Ouagadougou, et à se "relocaliser" dans la capitale ou à Bobo-Dioulasso (sud-ouest).
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Le ministère des Affaires étrangères du Burkina aurait demandé le changement d'interlocuteur dans un courrier envoyé fin décembre au ministère français des Affaires étrangères, selon le Monde et l'hebdomadaire Jeune Afrique.
Interrogé par l'AFP, le quai d'Orsay a confirmé avoir "en effet reçu une lettre des autorités de transition burkinabè". "Il ne s'agit pas d'une démarche habituelle et nous n'avons pas de commentaire public à faire en réaction", a indiqué un porte-parole, se refusant à donner des précisions sur le contenu de cette lettre.
Les relations entre les deux pays sont devenues difficiles alors que le Burkina est confronté depuis 2015 aux attaques des jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI). Ces attaques ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés et sont en partie à l'origine de deux coups d'Etat militaires en 2022.
Les jihadistes contrôlent désormais 40% du territoire burkinabè. Fin novembre, Luc Hallade avait rappelé la présence des 400 membres des forces spéciales françaises à Ouagadougou, assurant qu'elles y resteraient "tant que les autorités burkinabè le souhaiteront". Quelques mois plus tôt, il avait fait état de la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina.
"Auditionné par des représentants du Sénat français sur la crise politico-sécuritaire burkinabè le 5 juillet, Luc Hallade avait estimé que l'absence de résultat du gouvernement en matière de lutte antiterroriste provoquait des frustrations de plus en plus fortes dans le pays", rappelle Le Monde.
L'ambassadeur avait également qualifié la violence qui ravage le pays de "conflit endogène" et de "guerre civile". Des propos jugés "assez graves" par le ministère burkinabè des affaires étrangères le 21 juillet, qui appelait alors Luc Hallade à "plus de nuances", selon le quotidien.