Le colonel Paré, 52 ans, magistrat militaire de première classe (équivalent au grade de colonel) décharge ainsi le président Kafando du portefeuille de la Sécurité qu'il occupait depuis le 19 juillet, selon un décret de la présidence.
Le colonel Paré, directeur de la Justice militaire, gérait depuis 2011 les dossiers de plusieurs centaines de soldats burkinabè poursuivis pour leur implication présumée dans les mutineries qui ont touché la quasi-totalité des garnisons du Burkina Faso au printemps 2011.
M. Kafando avait récemment démis l'ex-ministre Auguste-Denise Barry, un "bras droit" du Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, pour satisfaire l'armée qui réclame le départ des militaires du gouvernement.
Le président Kafando conserve toutefois le ministère de la Défense dont il a déchu le Premier ministre pour "régler les questions de dysfonctionnement et surtout de frustrations au niveau de l'Armée" dont une partie réclame la démission du lieutenant-colonel Zida à trois mois d'une élection présidentielle cruciale.
Cette situation a provoqué une crise politique majeure au Burkina.
Le président Kafando, dénonçant le côté "perturbateur" de l'armée burkinabè, a finalement annoncé le maintien du chef de gouvernement.
Le Burkina Faso est dirigé depuis novembre par des autorités intérimaires mises en place après la chute du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans de règne et actuellement réfugié en Côte d'Ivoire.
Le régime de "transition" dirigé par le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida doit rendre les rênes du Burkina à un exécutif élu lors d'élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu le 11 octobre.
Avec AFP