"Les juges d'instruction ont pu auditionner certains témoins, des victimes et les ayant droits", a déclaré la procureure du tribunal de grande instance de Ouagadougou, Maïza Compaoré.
"Mais pour identifier les auteurs, ils (les juges) ont eu toutes les difficultés du monde parce qu'il n'y avait pas de collaboration ni de coopération avec les autorités de la place", a dit Mme Compaoré lors d'une conférence de presse.
A l'étape actuelle de la procédure, les juges d'instruction "n'ont inculpé aucune personne" liée aux manifestations populaires des 30 et 31 octobre 2014 qui ont débouché sur la chute du président burkinabè Blaise Compaoré, renversé par les manifestants après 27 ans au pouvoir.
Mardi dernier, la gendarmerie a auditionné une vingtaine de ministres du dernier gouvernement Compaoré à propos de leur rôle présumé dans les tueries liées aux manifestations des 30 et 31 octobre.
Le Conseil national de la transition (CNT), l'assemblée intérimaire mise en place après la chute du régime de Blaise Compaoré, avait voté en juillet 2015 une résolution mettant en accusation le Premier ministre Luc Adolphe Tiao et tous ses ministres pour "coups et blessures volontaires, complicité de coups et blessures, assassinat, complicité d'assassinat".
Les députés reprochent notamment aux ministres d'"avoir été membres du gouvernement" qui a adopté le projet de loi modifiant la Constitution (article 37) qui devait permettre à M. Compaoré - qui cumulait 27 ans de pouvoir - de briguer d'autres mandats.
Une trentaine de personnes ont été tuées et plus de 600 blessées lors de ces manifestations ayant mené à la chute de M. Compaoré qui s'est exilé en Côte d'Ivoire.
Avec AFP