La joute présidentielle du 11 octobre 2015 au Burkina Faso – la première depuis la fin brutale de l’ère Compaoré – s’annonce déjà très disputée, vue le nombre de candidats qui ont fait part de leurs ambitions présidentielles.
Rien que pendant le weekend écoulé, trois prétendants ont été investis par leur parti, à savoir Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement et ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré ; Adama Kanazoé, président du bureau politique de l’Alliance des Jeunes pour l’Indépendance et la République ; et Jean Baptiste Natama, ancien directeur de cabinet de la présidente de la Commission de l’Union africaine. Depuis Ouagadougou, le reportage de Zoumana Wonogo :
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"J'accepte avec honneur et humilité la charge que vous venez de me donner d'être votre porte-étendard et le candidat de +Le Faso autrement+", a déclaré M. Ouédraogo devant quelques centaines de délégués euphoriques réunis à Ouagadougou.
"Nous gagnerons, nous gagnerons et nous gagnerons", a-t-il lancé à ses partisans, se décrivant comme "l'homme de consensus, le conciliateur, le rassembleur".
Economiste de formation, Ablassé Ouédraogo, âgé de 62 ans aujourd'hui, a été pendant cinq ans (1994-1999) ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, dont il est devenu ensuite un conseiller, avant d'être nommé numéro 2 de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
En 2011, il a créé son parti, "Le Faso Autrement", une petite formation d'opposition dont il a été l'unique député élu lors des législatives de 2012.
Porte-voix de la contestation anti-Compaoré, il a pris une part active dans la chute de l'ex-président fin octobre dernier. Malgré son prestige, il n'est toutefois pas vu comme l'un des favoris du scrutin d'octobre.
Ablassé Ouédraogo est le cinquième candidat officiellement investi après Bénéwendé Sankara, choisi par neuf partis se réclamant de l'idéal du président Thomas Sankara (1983-1987), et trois postulants pour des formations mineures.
Le Burkina Faso attend des élections cruciales qui doivent mettre fin à un an de transition démocratique ouverte après la chute du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue le 31 octobre après 27 ans de règne.