Ce jeudi, le Burkina Faso commémore le 28ème anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara. Ce dernier a été abattu lors du coup d’Etat qui a porté Blaise Compaoré au pouvoir le 15 octobre 1987.
Your browser doesn’t support HTML5
Cet après midi-là, Thomas Sankara et douze autres personnes avaient été tués et enterrés a la sauvette au cimetière de Dagnoen, dans l’est de Ouagadougou, par une vingtaine de détenus de la prison centrale de la capitale burkinabè.
Yamba Malick Sawadogo était parmi ces détenus. Dans cette interview exclusive qu’il a accordée a notre envoyé spécial à Ouagadougou, Bagassi Koura, M. Sawadogo raconte cette expérience qui l'a profondément marqué.
« J’avoue que nous avons enterré les corps sans gants, donc nos mains étaient ensanglantées, le véhicule totalement ensanglanté », rapporte M. Sawadogo.
« Les gens étaient criblées [de balles]comme des animaux, c’est vilain., c’est vilain, c’est vilain ».
Mais il reconnaît que les corps étaient tous identifiables.
« Thomas [Sankara] était en rouge, le survêtement rouge. Donc avec le sang, de loin, tant que vous ne touchez pas, vous ne sentez pas qu’il y a du sang sur lui. Donc c’est comme s’il dormait, couché les poings fermés, c’est comme s’il transmettait un message. Cette image me reste toujours ».
L’ancien député sankariste affirme que cette histoire l’a marqué a jamais. « Quand je revisite cette histoire, je me demande pourquoi je me suis retrouvé là-bas.
Your browser doesn’t support HTML5