Ces incidents confirment un regain de violences au Burkina, avec une soixantaine de victimes civiles et militaires en dix jours dans le nord et l'est du pays.
"Une unité militaire engagée dans une opération de sécurisation dans la région de l’Est a été accrochée à une vingtaine de kilomètres à l’est de Natiaboani, ce dimanche 20 mars 2022", indique un communiqué des forces armées.
"Au cours des combats, 13 militaires ont malheureusement été mortellement touchés et 8 autres ont été blessés", poursuit l'armée qui assure que plusieurs assaillants ont été "neutralisés".
"En tant que Burkinabè, cela me fait vraiment mal de voir chaque fois le pays endeuillé. Les nouvelles autorités doivent tout mettre en œuvre pour rétablir la sécurité au pays. Les nouvelles autorités, c’est pour restaurer la sécurité qu’elles ont pris le pouvoir, donc on attend", a dit Oumarou Ouédraogo, un ouagalais, à VOA Afrique.
Natiaboani est une commune rurale située à une soixantaine de kilomètres au sud de Fada N'Gourma, chef-lieu de la région de l'Est, régulièrement visé par des attaques de groupes armées depuis 2018.
"Chacun doit prendre ses responsabilités. À chaque fois qu’il y a attaque ou embuscade, c’est que les terroristes savaient à l’avance l’itinéraire de nos soldats. Il faut travailler à miser sur le renseignement. Nos soldats doivent avoir le monopole du renseignement", a expliqué Benjamin Nikiema, un Burkinabè.
Dimanche soir, un peu plus au sud, près des frontières du Ghana et du Togo, un "véhicule d'une unité des forces de défense et de sécurité, en mission de sécurisation a sauté sur engin explosif improvisé", a indiqué une source sécuritaire.
Le 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba avait renversé le président Roch Marc Christian Kaboré souvent accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste. Mais après une relative accalmie, le nouveau chef de l'Etat, qui a fait de la lutte anti-jihadiste une priorité, se retrouve confronté à son tour à des attaques meurtrières.
La semaine dernière, l'armée burkinabè avait reconnu une "légère dégradation" de la situation sécuritaire, "avec la persistance des attaques contre les populations et la dégradation d’infrastructures électriques et de téléphonie mobile".
Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts dans le pays et contraint au moins 1,7 million de personnes à fuir leurs foyers.
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