Burkina: une commission parlementaire recommande des poursuites contre le frère de Compaoré

Des gens pillant la maison de François Compaoré, Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 31 octobre 2014.

Une commission d'enquête parlementaire consacrée à la gestion des titres miniers au Burkina a recommandé mardi des poursuites judiciaires pour corruption contre François Compaoré, le frère cadet du président Blaise Compaoré chassé du pouvoir fin octobre 2014 après 27 ans de règne.

"La commission est convaincue que les faits de corruption ont existé à l'octroi des permis" (de la mine de manganèse de Tambao, dans le nord du Burkina, ndlr), a indiqué le député Ousseini Tamboura, en présentant devant les députés réunis en séance plénière le rapport de la commission d'enquête sur le sujet.

"Cette gestion calamiteuse du dossier Tambao a fait perdre à notre pays des milliards (de francs CFA) et terni surtout son image et elle ne peut se justifier que par des actes de corruption et d'interférences mus par des intérêts personnels contre ceux du peuple et de l'Etat", a accusé l'élu.

La Commission a recommandé au gouvernement l'ouverture "d'une information judiciaire contre l'ex-conseiller spécial du président du Burkina Faso, également son frère cadet, François Compaoré, ainsi que d'anciens ministres du régime de M. Compaoré.

C'est la première fois que François Compaoré, soupçonné d'être impliqué dans le dossier de l'assassinat du journaliste Norbert Zongo , est cité pour être poursuivi devant les tribunaux burkinabé. Ce dossier Zongo est toujours en instruction.

Ces projets de mises en accusation et de poursuites sont tous liés à l'octroi de la mine de manganèse de Tambao, d'une capacité de 100 tonnes de minerai, à la société Pan african Minerals de l'homme d'affaires franco-roumain Franck Timis en 2012.

M. Timis est également visé par les recommandations des parlementaires qui demandent qu'on lui retire le permis d'exploitation de la mine de Tambao et qu'il fasse l'objet de poursuites judiciaires.

Blaise Compaoré, qui a dirigé le Burkina Faso pendant 27 ans, a été chassé par la rue le 31 octobre 2014 pour avoir tenté de modifier la Constitution afin de se maintenir au pouvoir. Il s'est depuis réfugié en Côte d'Ivoire avec son frère cadet François Compaoré, qui fait des navettes entre Abidjan, Paris et Cotonou au Bénin.

Avec AFP